Trouble. Étonnement. Impression d'insatisfaction... Le Congo Brazza - celui de Sassou - vient de renoncer à la procédure entamée en 2002 devant la Cour internationale de justice (CIJ) contre la France, relativement à la disparition de 350 Congolais, durant les premières semaines de mai 1999, en pleine guerre civile, au Beach de Brazzaville. (Rassurés par le Haut commissariat à la Croix Rouge (HCR), ces 350 réfugiés avaient cru pouvoir rentrer chez eux en toute sécurité. Avant de se faire enlever par des "éléments de la garde présidentielle" - comme dit Survie, qui se fait l'écho de la surprenante nouvelle. Puis tuer dans l'enceinte même du palais du "Cobra Suprême" Denis Sassou Nguesso.)
En décembre 2002, le Congo avait demandé à la CIJ de faire annuler la procédure judiciaire, ouverte à Meaux, qui faisait elle-même suite à une plainte déposée par la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) et des rescapés du massacre du Beach.
Pour crimes contre l’humanité et tortures, furent nommément mis en cause le "Son of the beach" Denis Sassou Nguesso, le ministre congolais de l’Intérieur Pierre Oba et Jean-François N’Dengue, en charge de la sécurité au Port fluvial du Beach de Brazzaville. (Très) Soutenu par le président français d'alors - en particulier par l'entremise de Patrick Gaubert, responsable de la... Licra !!! -, Jacques Chirac, Sassou "estimait que la France, qui avançait le principe de compétence universelle, avait violé la règle selon laquelle un Etat membre de l’ONU ne peut exercer son pouvoir sur le territoire d’un autre Etat membre. En 2004, N’Dengue, en visite privée dans l’Hexagone était arrêté et placé en garde à vue à Paris à la demande du juge de Meaux, Jean Gervillié. Il avait été libéré dans la nuit sur intervention de Dominique de Villepin et exfiltré hors de France." (Survie) Le plus cruel dans tout ce que rapporte l'association de feu Verschave : "« On se dit que ça ne vaut plus la peine. L’affaire des disparus du Beach a l’autorité d’une affaire jugée », a expliqué Dinar Moubanga Moukonzi, directeur de cabinet au ministère congolais de la Justice et des Droits humains (AFP, 18 novembre). En 2005, quinze officiers supérieurs et cadres avaient, en effet, été acquittés à Brazzaville dans une parodie de procès."
On a souvent dit et écrit que Sassou cultivait avec délectation et sens politique sa réputation d'hyperviolent. Qu'en plus de "soigner" sa peau la nuit avec des crèmes, des concombres et des onguents, il ne manquait jamais de "diaboliquement" tailler en pointe sa coiffure... Si "l'affaire des disparus du Beach a l'autorité de la chose jugée", alors elle réduira aussi la réputation du "Black Milosevic" à une liste, celle des noms des disparus du Beach !
Dessin - Mil'Pat Texte - Samory Touré
PS : Texte paru ici même le 3 décembre 2010
Bonus :