Quelques-uns des visuels de l'invisible Fesman
Quel toupet ces Sénégalais ! À considérer le parcours du sieur Jean-Pierre Pierre-Bloch, tant les éléments favorables abondent (en plus de l'appartenance à une Licra que son père présida et à laquelle appartient aussi un autre ami de l'Afrique, du Congo-Sassou en particulier, Patrick Gaubert), on peine à imaginer qu'on put trouver une pratique ou une action malhonnête à lui imputer... Directeur de France Soir (vers 1985). Député UDF de Paris entre 1978 et 1981. Puis en 1993, jusqu'à ce que l'élection soit invalidée. Conseiller de Paris, pour Droite libérale (si, si, le DL de Madelin... autre ami de Wade), puis pour l'UMP du Mollah Nicolas, dans le 18ème arrondissement (celui de Château rouge, son fief). Adjoint au maire de Paris (à savoir successivement Chirac et Tibéri, quand même) de 1983 à 2001. Avant, en 2007, de rejoindre le Nouveau centre du si pertinent, du si utile et du si autonome Hervé Morin.
Certains objecteront que Jean-Pierre Pierre-Bloch a quand même aussi été mis en examen, en octobre 2001, pour « recel d’abus de biens sociaux », à cause de prêts de plusieurs dizaines de millions de francs dont aurait bénéficié la société dirigée par sa femme pour des opérations immobilières. Mais nous répondrions alors derechef que notre client bénéficia d'un non lieu rendu par le juge Renaud Van Ruymbeke (c'est-à-dire pas tout à fait Achille Zavatta). De même, si en décembre 2002, et en sa qualité de conseiller UMP de Paris, il a été mis en examen pour « recel d'abus de biens sociaux » (les redondances de la justice), car soupçonné d'avoir perçu, entre 1994 et 1999, des rémunérations d'une société de Neuilly sans y avoir été employé... il n'en demeure pas moins également que le 14 mars 2008, et par la cour d'appel de Versailles encore, il a été relaxé.
Nous ne voyons guère, à sa décharge, qu'une malheureuse, mais très explicable et très pardonnable, condamnation judiciaire : en 1987, dans la revue Demain, notre 18e et dans une tribune parue sous le titre « Le Pen nazi, raciste antisémite - par haine des juifs, il nie l'évidence », il écrivait : « vous représentez le parti des néonazis... Pour vous, nazi, les juifs ne sont pas français. Bientôt vous ne vous contenterez pas de vouloir renvoyer les étrangers chez eux. Vous prêcherez la solution finale ». La cour d'appel de Paris notera que « l'auteur a fait usage d'outrance dans l'expression de sa pensée », et condamnera Jean-Pierre Pierre Bloch pour diffamation le 15 novembre 1989.
Alors pourquoi et surtout comment diable le Sénégal, qui doit certainement tant à Jean-Pierre Pierre-Bloch, peut-il avoir l'imp(r)udence, l'insolence et l'inconscience de déposer une plainte contre un aussi considérable personnage ? "C'est bien l'Etat qui a porté plainte contre Médiatiques" (société de M.Pierre-Bloch) a déclaré le ministre de la Culture Serigne Modou Bousso Lèye, invité de la radio du site yolele.com. Bien que réputé proche de la famille Wade, le "Gorgui blanc" est accusé par l'Etat du Sénégal d'avoir englouti près de deux milliards du budget national dans le Festival mondial des arts nègres (Fesman) sans "résultats visibles". Malin, le Vieux Blanc avait menacé de porter plainte contre l'Etat du Sénégal pour "demander un complément de paiement". L'affaire est désormais devant la justice sénégalaise.
Ingrats que nous sommes, qui depuis des mois et des mois rigolions du Fesman sans savoir que c'était à Jean-Pierre Pierre-Bloch que nous devions nos hilarités répétés...
Texte - Thierno T. Images - xalimasn.com