Osibisa est un groupe formé à Londres au début des seventies par des expatriés africains (trois du Ghana, un du Nigeria) et des Caraibes (un de Grenade, un d'Antigua et un de Trinidad). Ce sont des vrais précurseurs de la World Music, et je m'étonne qu'ils soient aussi peu connus par chez nous. Au Ghana, Osibisa signifie quelque chose comme "rythmes mélangés qui explosent dans la joie", et on ne saurait mieux définir leur art. En effet ils mixent allégrement traditionnels africains, rythm'n' blues, rythmes caribéens, jazz, funky mais aussi rock, voire progressif, sans oublier une touche latino à la Santana. Les percussions tribales ("Survival","Ayiko Bia") y cotoient le sax, les flutes, les trompettes, les guitares et les chants pour un son unique et envoutant. A signaler que l'excellent guitariste Wendell Richardson impressionna tant un certain Paul Rodgers que celui ci lui proposa de remplacer Paul Kossof au sein de Free, écoutez le final de "Spirits Up Above" et vous comprendrez pourquoi. J'avoue avoir découvert ce groupe récemment en m'intéressant aux pochettes de disques du dessinateur britannique Roger Dean, qui signa les pochettes des deux premiers albums du groupe. Son éléphant volant est devenu le véritable symbole du groupe, résumant parfaitement l'esprit d'Osibisa, évoquant l'Afrique, sa magie et l'envol vers des contrées merveilleuses où les sens et les genres sont transcendés.
Difficile de vous parler de groupes similaires, cependant citons Mandrill ou Cymande, plus funky toutefois, et pourquoi pas les premiers Blood Sweat & Tears. Ce groupe réputé pour ses spectaculaires et incendiaires prestation scéniques connut un hit en 76 "Sunshine Day" et après un passage à vide dans les années 80 se reforma en 1996 autour de deux de ses membres fondateurs, en tout ils ont publié une vingtaine d'albums, souvent avec encore de belles pochettes, notamment Osibirock, extrait d'une toile du Douanier Rousseau. Si leur joie de jouer et leurs rythmes endiablés ne vous mettent pas en transe, pensez à consulter...
Texte - Rockin' JL, le pote du briscard