Ce vendredi matin, peu après 8h, le leader de la société civile gabonaise, Marc Ona Essangui a été arrêté par les forces de police aux alentours du collège Bessieux à Libreville. Coorganisateur du « Forum des indignés » - qui doit se tenir les 8 et 9 juin - , le prix Goldmann 2009 avait, il y a quelques jours, sollicité et obtenu de la part de la hiérarchie catholique, l’autorisation de tenir un forum de la société civile dans l’enceinte du collège Bessieux.
Mais c’était sans compter avec la duplicité et la lâcheté de l’église catholique gabonaise qui, face aux menaces et intimidations du ministère de l’Intérieur, est revenu sur sa décision. La tentative de conciliation engagée par Marc Ona et ses amis hier soir auprès de l’archevêque de Libreville, Basile Mvé Engone, s’est soldée par un échec. Ce dernier, qui venait de célébrer la messe anniversaire de la mort d’Omar Bongo, a déshonoré son statut d’homme d’église en revenant sur l’engagement qu’il avait pris vis-à-vis de la société civile gabonaise.
Malgré cette énième pantalonnade du clergé gabonais, Marc Ona et ses collègues ont maintenu leur intention de se réunir au collège Bessieux ce jour. Et c’est en arrivant sur les lieux qu’il est tombé dans le traquenard des policiers qui avaient investi les lieux depuis l’aube.
Joint au téléphone à 8h30, il a clairement incriminé Jean-François Ndongou : « C’est sur instruction du ministre de l’Intérieur que j’ai été arrêté. Je suis actuellement dans un bus qui me conduirait à la préfecture de police, mais je n’en suis pas sûr. Dans tous les cas, je voudrais que tous nos amis et sympathisants se rendent massivement à Bessieux… »
Aux dernières nouvelles, d’autres compatriotes auraient également été embarqués par les policiers. Il s’agirait, entre autres, de Estel Ondo et de Justin Ledoux Mba Ovoué. A l’allure où vont les choses, le pire est certainement à venir
Photo - dr Texte - J.O.