Interview de Michel Platini dans l’Equipe Magazine (le seul journal qui réussit encore à nous faire croire de temps en temps à la nature humaine) du samedi 7 novembre 2009 : petit relevé des phrases qui montrent qu’il fait partie « des grands ».
1/ À la question « Où serez vous les 14 et 18 novembre prochains » (dates des matchs de barrage France – Irlande), répondre « au Kazakhstan ».
2/ Tuer les débats de branleurs : « Il n’y a plus de foot irlandais, allemand, italien... Les joueurs voyagent. Le foot s’est mondialisé ».
3/ Avoir du bon sens : « Les meilleurs partiront s’ils ont envie de partir, parce que, de toute manière, ils gagneront plus à l’étranger », « comment faire accepter au public que des gars qui gagnent des millions puissent bénéficier d’avantages non accessibles aux salariés ordinaires ? »
4/ Défendre des bases économiques saines : « Je n’ai qu’un credo : que les clubs ne dépensent pas plus d’argent qu’ils en génèrent. »
5/ Humilier du journaleux : asséner un « Vous n’avez pas une question plus intelligente ? » ; répondre « rien » à « Que vous inspire le tirage au sort des Bleus ? ».
6/ Défendre les concepts de nation et d’identité sans être un chauvin et un franchouillard type « on est les meilleurs ». D’un côté dire : « en Allemagne, un club doit appartenir à 51% a minima à un Allemand, et ça, j’aime bien. En Angleterre, c’est différent. [...] De voir les familles royales du Golfe venir s’amuser avec les clubs anglais, ça ne me parle pas. » De l’autre, répondre « Que voulez-vous que ça me fasse ? » à « Que vous inspirent les performances des clubs français en Ligue des champions cette saison ? »
7/ Imposer son statut : « Je suis le président de l’UEFA et je veux rester en dehors de tout ça » : un président n’est pas un supporter.
8/ Relativiser ce putain de football : « Si elle (l’équipe de France) y va (au Mondial), c’est bien ; si elle n’y va pas, c’est qu’elle ne méritait pas de gagner. » ; « Le foot, c’est un éternel recommencement. » ; « Moi je supporte le foot. La victoire et la défaite font partie du jeu. Il n’y a pas de drame là-dedans. »
Texte - EI