Interrogé mercredi à Oyem, au nord du Gabon, sur le fait que l'opposition gabonaise lui reproche d'avoir "truqué" son élection et demande que la communauté internationale exige son départ comme celui de Gbagbo, le Mollah'Son Ali Bongo a ainsi répondu : "Toute comparaison avec d'autres pays me parait complètement superflue". Avant d'ajouter, parlant de lui à la troisième personne, "Un président s'est vu reconnaître par toute la communauté internationale (...). Le Gabon a été élu au Conseil de sécurité, a été élu comme premier vice-président de l'Union africaine. Le président du Gabon a été reçu par un certain nombre de personalités. (...) Si elles avaient eu connaissance d'une "mauvaise élection" et d'une "fraude massive", elles ne se seraient pas donné la peine de nous recevoir ou d'honorer notre pays en l'accueillant au sein d'un certain nombre d'organisations importantes". Voilà comment un chef d'État bien élu se justifie face à ses électeurs : par l'ONU !!!
"On voit le cas aujourd'hui avec le pays que vous venez de citer (la Côte d'Ivoire, dont le Mollah'Son a même peur de prononcer le nom, tant son père, en bon maçon, sut, en son temps, accueillir cet autre bon maçon d'Ado, qui arrivait alors non pas de la république du Golf, mais de l'ambassade France !). La plupart des organisations refusent la présence de ce pays (...). La position du Gabon est très claire : nous sommes membres de l'ONU et de l'Union africaine. Nous nous tenons aux résolutions que nous approuvons au sein de ces instances". En résumé : un "président" qui en politique intérieure comme en politique extérieure s'aligne sur l'ONU. Avant l'officielle mise sous tutelle façon Haïti, il reste un stade : le Gabon.
Photo - dr Texte - J.O.