Un "mac" pour Ali et la dèche pour les boursiers
23/29 août 2010 : la Commission des Bourses et stages supprime massivement les allocations des étudiants gabonais de la diaspora. Et "change brutalement et unilatéralement le plafond de prise en charges des frais de scolarité des étudiants gabonais inscrits dans les universités et grandes écoles françaises." (courrier de Diaspora Gabonaise Unie à Jean-François Thardin, Directeur général des Bourses et stages). Arbitraires, ces décisions contreviennent évidemment aux recommandations du Livret de l'Étudiant Boursier Gabonais (dernière édition en date, 2009). Un comble. Après "les délais gabonais" dénoncés par la Banque africaine de développement (BAD) récemment, une illustration de plus des rapports "particuliers" qu'entretiennent les autorités gabonaises avec la notion de "temps" : tout ceci ne tient évidemment pas compte non plus du calendrier des examens dans l'enseignement supérieur français, des redoublements et des soutenances de Diplômes d'études approfondies ou de thèses. Calendrier qui ne saurait évidemment prendre en considération les caprices d'un pouvoir en déroute et déjà en train de coller des rustines, de colmater, de prendre ici pour dépenser là...
13/09/2010 : dans un courrier au Directeur du Centre National des Oeuvres Universitaires et Scolaires, J-F.Thardin, foulant au pied le Livret plus haut mentionné, qui stipule que "les frais d'inscription et de formation en université et dans les grandes écoles habilitées par la Commission des Titres d'Ingénieurs (CTI) sont pris en charge en totalité", parle d'une "pratique". Sous-entendu : pratique avec laquelle on peut et doit rompre. Alors que, et il devrait le savoir mieux que quiconque, il s'agit en fait d'un "accord bilatéral" consigné dans le Livret. Accord qui ne peut donc être rompu unilatéralement. Qui plus est sans, au minimum, un arrêté du ministère de l'Économie... qui fait ici manifestement défaut ! L'injustice pour remédier à l'incurie, mais appliquée en par des incompétents !
Les conséquences aussi fatales qu'immédiates de cette disposition nouvelle : précarité, irrégularité sur le territoire français, risque de non-paiement des droits d'inscriptions en université et dans les grandes écoles, expulsion des étudians gabonais résidant en cités universitaires... Que sont pourtant ces droits au regard des milliards engloutis dans des achats immobiliers aussi dispensables qu'intempestifs à Paris pour "loger" les fonctionnaires (et leurs attachées de fesses) en villégiature joaillère et parfumée. Le gouvernement gabonais semble en tout cas plus soucieux du sort des bourses des pères que de celles des enfants étudiants... À moins que, s'appuyant sur les glorieux derniers résultat du bac, on ait renoncé à former des étudiants pour une ou deux décennies...
Photo - Le Gri-Gri Texte - J.O.