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Le Gri-Gri International

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Discrimination positive ou communautarisme ? Anders Breivik a épargné un gay !

Publié par L.F. dr www.legrigriinternational.com sur 29 Avril 2012, 11:31am

Catégories : #Ordre (du jour)

anders-behring-breivik  

Anders Breivik avec son joli tablier de boucher franc-maçon énigmatique 

Extrait du livre d'Adrian Pracon et d'Erik Moller Solheim, Mon coeur contre la pierre (The Heart Against The Stone)

"Il est difficile de dire s'il m'avait vu depuis le début ou s'il venait de me repérer. Quand il se retourna cependant, tout se passa très vite. Il balaya le rivage et les autres nageurs du regard et d'un long coup d'oeil soutenu, il se fixa sur moi et pointa son arme en ma direction. L'eau atteignait mes genoux. Je ne pouvais aller nulle part. J'étais une véritable cible vivante et tout ce qu'il avait à faire était d'appuyer sur la gâchette. Il cala son fusil contre sa joue et fronça les sourcils. 'Non', hurlais-je avec le peu de souffle qu'il me restait au fond de ma poitrine. Je demeurai immobile, les bras ballants contre mes flancs." "Ne tirez pas !"

J'arrêtai de respirer. Mon coeur battait si fort dans ma poitrine qu'on devait l'apercevoir à travers mon maillot mouillé. Où allait-il tirer? Dans la tête? Dans le coeur ? Je me prenais à espérer pour une balle en plein coeur. Au moins, ce serait rapide. Je n'avais jamais eu d'arme pointée sur moi auparavant et je me sentais complètement impuissant. Il pouvait faire ce qu'il voulait de moi.
La mort ou la vie. C'était à lui de choisir.

Je cherchais à entrevoir une réponse, à croiser le regard de l'homme derrière l'arme. Mais tout ce que je pus voir, ce fut le trou béant du canon noir du fusil. Mon corps se préparait à recevoir la balle fatale. Ma poitrine et mon front étaient devenus brûlants.
Il ferma un oeil.
C'était la fin.

Puis, il abaissa son arme, se retourna et disparut. Je repris mon souffle. À cet instant, mes jambes se dérobèrent sous moi et je réussis tant bien que mal à regagner la rive, en tremblant, avant de m'effondrer sur les cailloux.
Pour une raison inconnue, j'étais toujours vivant."

 

Adrian Pracon, co-auteur avec Erik Moller Solheim du livre d'où est extrait ce passage, "jeune travailleur de 21 ans", nous révèle  Atlantico, "se baignait dans la mer de l'île d'Utoya" et a vu "la plupart de ses amis abattus froidement par ce meurtrier sans merci qui allait tuer soixante-neuf personnes ce jour-là." Lui ne fut que blessé : "une balle dans l'épaule, tirée à bout portant, alors qu'il se cachait derrière une pile de corps, pour se confondre avec les morts."

"Certaines personnes semblaient plus gauchistes que d'autres", a déclaré Breivik le 23 avril, durant son procès. "Lui, il semblait plus de droite, en tout cas, il en avait l'allure. C'est pour cette raison que je n'ai pas tiré sur lui." "Quand je l'ai regardé, je me suis vu en lui." Il l'aurait donc épargné parce qu'il lui semblait de droite... motif aussi universel que réversible.

Atlantico - qui a des parts dans "le jeune homme de droite" - intervient effarouché : "Évidemment, la ressemblance dont parle Breivik quand il déclare s'être reconnu en Adrian est tout à fait illusoire. Comble de l'ironie, Adrian est le fils d'immigrants polonais, à l'opposé du discours haineux et xénophobe de Breivik. Mais d'un autre côté, Erik Solheim n'a pu s'empêcher de remarquer quelques similarités dans la vie des deux hommes. "Comme Breivik, Adrian a eu une enfance compliquée", explique Solheim. Homosexuel élevé dans une famille catholique, il s'est heurté aux réticences de ses proches quand il a dévoilé son homosexualité au grand jour, et, même s'il a désormais de bonnes relations avec sa famille, il n'en reste pas moins qu'il s'est senti isolé durant son adolescence." Yako.

"Il va sans dire que toute la différence tient dans le fait que Anders Breivik est un homme malade, contrairement à Adrian", affirme Erik Solheim, "mais ils partagent ce même sentiment d'exclusion."

C'est vrai : ça allait sans le dire.

Photo - dr   Texte - L.F.

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