Suite à la tragique démission de l'indispensable Alain Joyandet - qui ne se rêvait pas à la une des journaux, son action à la Coopération le démontre au-delà du conjecturable, l'homme souhaitait demeurer dans l'ombre, quasi anonyme, une manière de diplomatique valise humaine protocolaire que Guéant et Balkany emportaient avec eux...
Suite, donc, à la démission de ce presque Robert Boulin (il a lui aussi une tête des années 70... ne faudrait-il pas, à cet égard, prendre les quelques dispositions qui s'imposent en pareilles circonstances, en modernisant toutefois, en humanisant les modalités d'une surveillance rapprochée, avec possible assistance psychologique, en cas de dépression aggravée : au lieu d'un flic plus ou moins en civil en bas de chez lui, envoyons-lui directement une pute russe un peu espionne, qui le videra de toute velléité suicidaire)...
Depuis que Joyandet est retourné s'occuper de la vente de yachts à intérieurs en bois précieux, la Coopération et la Francophonie - les deux nouveaux sujets de plaisanterie en vogue dans les restes du Quai d'Orsay (il en abat du boulot, le Mandchurian president Sarkozy) - ont atterri dans Kouchner (si, si, on dit tomber ou marcher dans Kouchner, pas sur Kouchner). Sans que cela ne semble affecter ni les Affaires étrangères, dont il est si peu le ministre, ni la Coopération, ni la Francophonie - soyons justes : si Joyandet a pu, Kouchner pourra. À une question près : le scénariste de Médecins de nuit a maintenant sous sa tutelle, comme le premier Éric Woerth venu, sa compagne, Christine Ockrent (qui pourrait être la véritable mère de Christophe Barbier...), en sa qualité de directrice générale, depuis mars 2008, de l'Audiovisuel extérieur de la France. Le porte-parole du gouvernement (si la fonction fait l'homme, que reste-t-il de celui-ci ?) Luc Chatel a indiqué le 7 juillet ne voir là aucun "conflit d'intérêts". Le porte-parole du Quai d'Orsay Bernard Valero a précisé que cette holding "figure, selon les termes de la loi du 5 mars 2009, parmi les missions du ministre de la Culture et de la Communication" et que son budget était géré par ce ministère. Joyandet "n'exerçait donc aucune responsabilité particulière à cet égard". Mais le ministère "reste naturellement impliqué dans la détermination des orientations générales de l'AEF dont l'action s'inscrit dans le cadre plus large de la politique extérieure de la France dont il assure la coordination".
Non sans malice ou candeur, le blog de Morandini (rendez-nous le Morandini d'avant, celui de Tout est possible !) rappelle qu'à la nomination de Mme Ockrent, M. Kouchner avait indiqué qu'il démissionnerait "si on pouvait déceler" un conflit d'intérêt. "Je ne me mêlerai pas du tout d'audiovisuel extérieur, j'en fais le serment". Or, la réception donnée ce jour à l'ambassade de France aux États-Unis, est sponsorisée par Sanofi-Aventis et France 24... Sous prétexte que la "CNN française" (comme si c'était glorieux) s'apprête à lancer sa chaîne en français sur le câble américain. Mme Kouchner dirige France 24 et M.Ockrent chapeaute les ambassades. Il n'y a sûrement là aucun conflit d'intérêt...
Photo - Sipa/Gala Texte - Grégory Protche
PS : en bonus, la peu rassurante vidéo suivante. Kouchner découvre un livre sur les méfaits français au Rwanda. Au moment de se le faire dédicacer par l'auteur, à une question de celui-ci le mettant en cause directement, Kouchner s'emporte et part en l'injuriant...