Michel Ongoundou Loundah (fondateur du Gri-Gri International) & Pius N.Njawe (fondateur du Messager)
L'Association bordelaise MEDIASFRERES a appris la mort brutale lundi 12 juillet 2010, des suites d'un accident de la circulation, en Virginie aux USA, de Pius N. Njawé, 53 ans, directeur de publication du célèbre quotidien privé Le Messager paraissant à Douala, la capitale économique du Cameroun. Malgré un contexte politique et économique difficile, il avait réussi à faire de ce journal fondé en 1979, une référence en Afrique francophone. Au-delà de son investissement pour la diffusion d'une information de qualité, il était un combattant infatigable de la liberté de la presse et de la démocratie dans un pays où les autorités ne supportent pas la moindre critique.
Plusieurs fois emprisonné dans le cadre de son métier, Pius N. Njawé était connu comme une des victimes des violations de la liberté d'expression au Cameroun. Il a notamment subi plus de 530 censures de ses écrits. Plus grave, il a été arrêté 126 fois et a dû aller en exil au Bénin dans les années 1990 pour échapper à la mort, tandis que les locaux de son journal ont été saccagés une dizaine de fois, sans compter les cambriolages suspects et jamais élucidés. Il faut ajouter que le 23 mai 2003, le gouvernement camerounais avait mobilisé des forces de sécurité pour fermer et interdire le lancement de Freedom FM, une chaîne de radio dont il était le promoteur. Une mesure diabolique, qui a occasionné la perte d'au moins 60 millions FCFA (plus de 91 000 euros), montant du financement de ce projet auquel Pius N. Njawé tenait beaucoup.
Pius N. Njawé était en fait un empêcheur de tricher, de détourner les fonds publics et de corrompre en paix. Une action qui a été reconnue par le monde entier. Il a en effet reçu de nombreuses distinctions, dont le tout premier Prix de la libre expression de l'Union internationale des journalistes et de la presse de langue française (UIJPLF) - devenue Union internationale de la presse francophone (UPF) - en 1991. L'Association mondiale des journaux (AMJ) lui a aussi décerné la Plume d'or de la liberté en 1993, etc.
L'association MEDIASFRERES est très peinée par cette disparition tragique. Elle adresse ses sincères condoléances à ses proches si durement frappés ainsi qu'à la grande famille de la presse africaine et mondiale qui perd ainsi un vétéran du journalisme.
En dehors de tous ceux qui l'ont connu, MEDIASFRERES accueille les témoignages des hommes et des femmes d'ici et d'ailleurs qui sont sensibles à son combat citoyen. Ces témoignages seront publiés sur son site internet (www.mediasfreres.org) et éventuellement diffusés dans la presse camerounaise. D'autre part, MEDIASFRERES lance un appel à soutien à toutes les personnes de bonne volonté. La contribution des uns et des autres est capitale en ce moment où, après la mort de son fondateur, le principal défi consiste à assurer la survie du Messager, compte tenu des problèmes qu'il traverse depuis quelques temps.
L'Association bordelaise MEDIASFRERES lance un appel à soutien pour assurer la survie du Messager juillet 2010 - appels à contributions/candidatures
Tél. 06 28 14 52 15 / 05 56 46 09 78
PS : www.mediasfreres.org