
Créé à la fin des années soixante en Franche-Comté par les frères Decamps, Ange devient dans les années soixante dix, le plus grand groupe de rock en France, accumulant les disques d’or, les tournées et les concerts affichant complet. En 1977, Ange traverse une crise grave et deux de ses membres et pas des moindres, quittent le vaisseau céleste : Daniel Haas et Jean-Michel Brézovar, le compagnon de premiers jours. Mais la déferlante emmenée par Téléphone, Bijou, Little Bob Story, Trust, Ganafoul etc... va bouleverser et revitaliser la musique dans l'Hexagone avec un rock énergique, le navire du "Capitaine Coeur De Miel" essuie plusieurs tempêtes mais ne sombre pas.
En 1985, les frères Décamps, Christian et Francis sont les derniers rescapés de la formation historique de Franche-Comté. Ils continuent cependant de faire progresser vaille que vaille leur vaisseau céleste à travers les difficiles années 80 qui seront finalement fatales à beaucoup de groupes de Rock Progressif.
Malgré les railleries et les sarcasmes des (soi-disant) journalistes d'une presse rock bien pensante, Ange reste et encore aujourd'hui, après plus de quarante ans de carrière, l'un des groupes les plus populaires de notre beau pays. Le groupe de Belfort ne passe pas chez Drucker ni sur NRJ ou autres radios poubelles, mais cela ne l'empêchera de remplir le Zenith parisien lors de la tournée qui suivra la sortie de cet album exceptionnel et très réussi , "Fou".
Sur cet album le fantasque Christian Décamps abandonne petit à petit le style "poète conteur médiéval" des premières années et s'oriente vers une pop de plus en plus sophistiquée bien ancrée dans la sonorité des eighties. En effet, il est bien loin le temps des épopées du passé comme "L'hymne à la vie" et l'univers progressif et théâtral du groupe est remplacé sur cet album par un souffle de folie furieuse et contagieuse qui envahit petit à petit l'auditeur.
A l'époque du vinyle, on pouvait séparer l'album en deux parties distinctes :
- La première face composée de chansons indépendantes qui débutait avec "Les Yeux D'un Fou", un morceau résumant bien l'ambiance générale du disque, suivi des percutants "Je N'suis Là Pour Personne", "Piège A Cœur", "Harmonie " et "He! Cobaye" bien amenés par la rythmique dynamique du batteur Jean-Claude Potin et du bassiste Laurent Sigrist.
- La seconde face, un plus progressive et élaborée de façon conceptuelle avec des morceaux qui s'enchainaient pour finir en apothéose avec le grandiose et sublime "Crever D'amour", un ultime coït musical où les solos de guitare de Serge Cuenot répondaient aux véritables cris de jouissance d'une femme en plein orgasme.
Christian Décamps en interprétant ce morceau sur la scène du Zénith, déshabillait petit à petit une charmante demoiselle qui représentait La République enroulée dans un pagne démontable constitué de 21 bouts de tissus avec des velcros. Ce vieil obsédé les enlevait au fur et à mesure et la belle jeune fille se retrouvait finalement complétement nue !!!
Le Zenith parisien en tremble encore et dire que j'y étais ....
Complétement FOU !!!
Texte - Le briscard de père de Max from the Deblocnot'