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Le Gri-Gri International

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Littérature - Politique - Philosophie - Histoire - Sports - Économie


Omar Bongo est mort deux fois

Publié par Gri-Gri International sur 9 Juin 2009, 05:13am

Catégories : #Politique

Omar Bongo est mort. Une de nos premières raisons d'être s’éteint et rien, pas une seconde de joie vengeresse, pas un sourire secret, même pas un soupir de soulagement… non, vraiment, la mort de Bongo, rien. Ça prouve que nos attaques n’avaient rien de personnel, non ? 

(Dès notre premier numéro, les faveurs de la Une, en bas à gauche)


Le Gabon et les Gabonais méritaient-ils Omar Bongo Ondimba ? Sérigne Seck dit que oui. "Comme les Sénégalais se voient dans Wade et les Français dans Sarkozy."


Les ridiculeries protocolaires… ultimes singeries post-coloniales. La France annonce la mort de Bongo, sans précaution, le 7 juin au soir. Bandeau rouge, tatoué « urgent », qui défile et clignote sur I-Télé, pendant qu’au-dessus conversent les analystes, les victorieux et les défaits des Européennes. « De source proche du gouvernement français ». Charmant linceul pour la funèbre annonce. Le site du Point semble formel. En hommage, je republie la notule biographique du Grand Bestiaire du Gri-Gri. Enrichi d’un innocent dessin de Waga. Avec pour titre Le Mollah Omar Bongo est mort… ce qui ne l’excuse en rien.



Aux alentours de minuit, je tombe sur un début de démenti… Jean Eyeghe Ndong, dit « Le dingue », le Premier ministre gabonais, a déclaré que si Bongo était mort, à son avis, il aurait fait partie, eu égard à sa fonction, des premiers informés… or il n’en était rien. Je me prends au jeu. Et publie illico un C’est dingue, Ndong ne confirme pas la mort du Mollah… 

Peut-être qu’un jour on se demandera qui furent ceux qui prodiguèrent ces apparts, ces bagnoles et ces villas ? Et, partant, pourquoi juger Bongo et pas Chirac et Vincent "Bololo" Bolloré ?

El Hadj Omar Bongo Ondimba a-t-il songé qu’en mourant il nous condamnait à supporter à la télé les conneries de Jean-François Probst ? Faux Prince Pokou et vraie sage-femme des requins de la Françafrique… qui racontait jadis partout l’éminence de son rôle auprès de Chirac pour le retour du Black Milosevic, le Cobra Suprême, le Son of the Beach Denis Sassou Nguesso… ou essayait de vous émouvoir en évoquant Foccart crevant tout seul dans sa chambre… délesté des droits d’auteurs de ses Mémoires, confiés à l’impayable (mais très achetable) Jeune Afrique… J’entends déjà le petit hommage onctueux qu’il va rendre à Bongo, l’air solennel et concerné. Croyant vraiment qu'il a encore des amis en Afrique. 

Dites aussi au petit
Xavier Monnier, l'amateur de bakchich (point info) d'arrêter d'appeler Bongo "le Mollah Omar". C'est estampillé Gri-Gri. Donc interdit aux bakchiens. 



Pas réussi à m’intéresser, tout le long du mois dernier, à la santé de Bongo, et voilà que l’annonce de sa résurrection à midi le 8 juin, me met presque en joie… Ndong confirme qu’il dément. Il a vu Bongo. De ses yeux. Il est vivant. Ça change tout. Si jamais Bongo est immortel, super héros sur les bords, ou même juste Little big man, les Gabonais (et à un degré moindre les Français) ont un début d’excuse et d’argumentaire à formuler… parce qu’il faudra bien un jour pouvoir expliquer, politiquement, anthropologiquement, culturellement, peut-être même métaphysiquement, les 42 années que dura le règne d’Omar Bongo. J'en profite pour publier un délicat Plus fort que Jésus, le Mollah Omar !

Le site BDP (Bongo doit partir) est victime d’attaques… après les menaces du
Centre national de la communication.
Je fais gaffe quand même. Je suis à Paris. Le cul au chaud. Français. Ça va. Pas notre bien aimé proprio. Pas trop de réponse à mes mails. Je suis pas inquiet-inquiet. Mais pas tout à fait rassuré non plus (d’ailleurs Michel, si tu me lis…). 

Sur qui vont miser les amères loques du Quai d’Orsay ? 

Fin de journée. Deux nouvelles. Ali, le fils, à la tête de l’armée, et dauphin potentiel, vient de faire fermer les frontières. Et, cette fois-ci, pour de vrai : Omar Bongo est mort.


Question candide : pourquoi est-il si évident pour les médias et les élites qu’à un Bongo un ou une Bongo doit nécessairement succéder ? 


Texte GP - dessin Waga

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