Alors que l’avenir des «Guignols de l’info» semble compromis, le président du Modem rappelle ce vendredi sur France 2 que «l’humour, la satire et l’irrévérence» sont indispensables au fonctionnement de toute démocratie et donc d’une «société comme la nôtre».
François Bayrou précise que toute société avec un pouvoir a besoin d’un contre-pouvoir et«le contre-pouvoir le plus efficace, celui qui amène les puissants à réfléchir, est la satire».
Il est délicieux d'entendre un ancien ministre de l'Education défendre l'humour, la satire et l'irrévérence qu'incarnent les Guignols de l'info depuis près de trente ans en France...
Surtout quand on sait que le même homme, alors qu'il incarnait l'Education nationale, fit retirer Discours sur le colonialisme d'Aimé Césaire des programmes...
Bayrou défend la satire des Blancs, et censure la colère du Nègre ?
Voici en tout cas quelques extraits de ce qu'en disait en mars 2007 un des historiques abonnés du Gri-Gri International version papier, l'écrivain béninois Olympe Bhêly-Quenum.
" [...]Qui est Monsieur Bayrou dont je n’ai rien lu avant qu’il soit un candidat à la Présidentielle ? Dénonçant depuis des lustres l’ostracisme dont les moyens d’information de l’Hexagone frappent nombre d’écrivains négro-africains, j’ai découvert que Monsieur François Bayrou avait fait mieux ; voici la preuve empruntée à un opuscule :
« Il n’y a pas de tradition autocritique de l’intelligentsia française. Plus récemment, elle s’est acharnée sur Césaire et Fanon, les deux grands Antillais qui se sont sentis Africains. Quand enfin Discours sur le colonialisme de Césaire a été mis au programme des classes de terminale littéraire en 1994, le député Alain Griotteray a interpellé le ministre de l’Éducation nationale François Bayrou, s’étonnant « qu’une œuvre aussi résolument politique […] osant comparer nazisme et colonialisme soit inscrite au programme de français des terminales ». Du coup Césaire, qui devait rester deux ans au programme, en a disparu par un discret décret ministériel de Bayrou de fin juillet 1995. Réaction des intellectuels français : zéro. Seul un petit entrefilet du Canard enchaîné souligna cet événement culturel pourtant majeur. Les levées de boucliers sont réservées à la défense de la liberté d’expression d’un Houellebecq. »
O.B-Q.