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Le Gri-Gri International

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Réflexions et réponses d'Olivier Mukuna à propos du journalisme, de Taddéi, etc

Publié par Gri-Gri International sur 6 Octobre 2014, 08:00am

Catégories : #Politique

 

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Vendredi 5 septembre 2014

C'est la rentrée pour la célèbre émission de débats Ce Soir ou jamais (France 2). Son animateur, Frédéric Taddeï, sort d'une année où il a cristallisé plusieurs polémiques autour de sa personne. A-t-il souvent donné la parole à des «cerveaux malades » ? Ou son émission s'essouffle-t-elle ? Décrié voire diabolisé, Taddeï tiendra-t-il compte de ces critiques pour la neuvième saison de CSOJ ? Autant de questions que nous avons posé au journaliste et essayiste Olivier Mukuna, spécialiste de la liberté d'expression au travers du prisme médiatique.

Concernant la liberté d'expression médiatique, pensez-vous qu'il soit nécessaire de donner la parole à tout porteur d'idées ? Et dans quelles limites ?

Olivier Mukuna : Je vais reprendre les propos de Frédéric Taddeï : la limite, c'est la loi. On ne fait pas du journalisme basé sur aucun critères. Tout le monde, y compris Marc Dutroux, doit pouvoir être interviewé dans un cadre précis : la loi. Donc pas d'appel au meurtre, de racisme et de critiques ad hominem diffamatoires. Vous devez pouvoir couper la discussion en cas de transgression illégale. Tout journaliste doit rester maître de ses interviews, il choisit qui il veut interviewer et l'arrêtera si on sort du champ légal. Prenons l'exemple du fameux sketch du colon sioniste de Dieudonné diffusé en direct sur France 3. A l'époque, l'animateur Marc-Olivier Fogiel avait déclaré après-coup : « J'aurais dû l'arrêter ou, au minimum, marquer ma désapprobation ». Or, d'un point de vue journalistique, ce propos ne se justifiait pas puisque l'humoriste n'était pas sorti du cadre légal. Comme l'a ensuite confirmé la justice française qui a jugé, à deux reprises, ce sketch comme une satire politique et non un acte antisémite...

Comprenez-vous qu'on puisse faire de la censure médiatique ?

O.M : Je suis totalement opposé à la censure. Néanmoins, celle-ci peut se justifier dans certains cas précis. Par exemple : les images atroces. Montrer des enfants éventrés ou décapités n'apporte rien. Maintenant, ce n'est pas parce qu'il y a du sang qu'il faut censurer. Il faut relater la réalité pour informer les téléspectateurs, auditeurs et lecteurs, tout en respectant une certaine décence et pour autant que ce soit signifiant. Mais en matière d'idées et d'opinions je reste catégorique : non à la censure ! Et ce n'est pas mon expérience professionnelle qui me fera changer d'avis. Ces dernières années, j'ai été maintes fois censuré dans les médias et en conférences sous prétexte que certains m'accusaient d'être « le porte-parole de Dieudonné en Belgique ». Ce qui est grotesque ! On dirait que dans notre merveilleuse « Belqique antiraciste », on ne peut pas s'appeler «Mukuna » et avoir été le premier journaliste belge à enquêter sur « l'affaire Dieudonné M'Bala M'Bala », désormais longue de plus de dix ans ?

En juillet 2013, Marc Metdepenningen, journaliste judiciaire au Soir, m'a accusé auprès de sa direction d'être un « antisémite notoire » et il est parvenu à faire casser mon contrat de freelance avec le service Culture du quotidien bruxellois... Or, en 15 ans de métier, aucune de mes productions, livres, film ou articles n'a été attaquée en justice pour racisme ou même diffamation, je possède un casier judiciaire vierge et j'ai de la famille juive. Des «détails insignifiants », apparemment. Avant d'être viré, je n'ai même pas été entendu par la direction du Soir...

La censure et le terrorisme intellectuel mènent à ce que des gens avalisent des idées reçues ou des mensonges qui portent à conséquences. En tant que journalistes, il nous faut donc impérativement défendre le droit de réponse et le pluralisme. Cela fait partie de notre mission et de notre déontologie. Actuellement, j'estime que seuls la presse flamande, Sudpresse et RTL-Tvi, côté francophone, respectent réellement ces repères indispensables au journalisme que sont le pluralisme et le vrai débat contradictoire.

 

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