
Pourquoi nous entamons une Quinzaine spéciale Bantunani

Little story
DailyMotionMax, un des maintenant historiques du Gri-Gri International, a un papa (fan de Phil Lynott, donc âme supérieure) qui écrit sur le rock en amateur sur Le Deblocnot'. (Il nous arrive même de reprendre, en tout bien honneur et en dûment sourçant). Un jour de 2009, il attire notre attention sur un groupe ovni, hybride, bizarre, étrange, mêlant vraiment, mais vraiment toutes les influences, dans un genre de Nu Rumba, irriguée de funk, de pop, de Michael Jackson. Musique décoiffante, complexe et évidente à la fois.
Bantunani, c'est... tout sauf world music. (La définition devrait plaire au manitou bantou Michel N'Zau).
Dans les semaines qui suivent, retrouvant mon copain-compère-ami Sear/Get Busy après des années, on part interviewer le monsieur qui fait cette musique qui ne peut provenir que d'un esprit élevé... Comme toujours, j'imagine que le monde entier, enthousiasmé et convaincu par la puissante rhétorique musicale de Bantunani, ou au moins intrigué par le notre, d'enthousiasme, va comme un seul homme se lever et cliquer dans le désordre.
(J'avoue, fantasme éditorial : devenir prescripteur).
On diffuse et rediffuse alors l'interview fleuve en sept parties, que j'ose trouver avec le recul d'une très bonne tenue musicale et d'un intérêt historique et politique toujours intacts, grâce à cet interviewé aussi étonnant que passionnant.
Ouais bof. L'interview mise en ligne sur wat tv décolle pas. Les clips scorent plus pour Bantunani. Ce qui est à la fois logique et, à mon sens, passager : on ne tardera plus dans les médias dominants à découvrir ce musicien bantou contemporain et post-modialisation, et donc, par suite, en plus de sa musique, de se régaler de ses interventions. Progressivement, les nombres de clics passent les caps. Le Gri-Gri International continue son travail de soutien. (Qui n'ai-je pas saoulé en 2009-2010 avec Bantunani ?). Diffusion régulière des clips (Michel travaille vraiment beaucoup et tout le temps). Mise en ligne des bandes annonces, généralement très bien foutues (ça aussi, Michel l'a compris, le musicien africain propriétaire de sa musique, de son image, de tout ce qu'elle génère est celui de demain) des concerts. Relais des prestations télé.
Fin 2010. Début de la crise postélectorale ivoirienne. Michel veut intervenir médiatiquement, scandalisé par l'absence de réaction des artistes africains, par le silence assourdissant des "fils d'immigrés" du rap, qui parlent de Sankara, du FLN et de la Françafrique, mais au passé seulement, incapables de voir le colonialisme et l'impérialisme oeuvrer de concert devant leurs yeux. Son interview ne passera alors pas inaperçue. De même que celle qu'il nous donne à l'occasion de l'assassinat d'un DJ antillais à Bobigny.
En 2011, je monterai même au Nouveau casino, pour y lire une manière de poème en prose en guise d'intro à leur concert. Michel nous invitera deux fois à appraître dans des clips du groupe. Je rate lamentablement leux occasions de montrer le journal (il ne paraît plus en version depuis 2008, je crois que je n'ai pas le coeur à m'en souvenir trop en l'exhibant). Comme j'ai mauvaise conscience, je suis de moins près (accessoirement, en 2011, la C I m'aura pas mal mobilisé). N'oubliant pas néanmoins de relayer, annoncer, faire circuler.
C'est Mapworld, the Dawn, qui m'a repris par la main. Et m'a poussé, ce matin vers six heures et demie, à entamer cette petite quinzaine de redifs d'automne : interviews de Bantunani, réalisées par nos soins ou pas, clips, teasers, bandes annonces, extraits de concerts...
Il est toujours très urgent de découvrir Bantunani.
Chaque soir à minuit.
Photo - dr Texte - Grégory Protche
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