Capture d'écran réalisée le 2/10/2012 sur le blog de Guillaume Soro "Président" de l'Assemblée nationale ivoirienne.
Faute diplomatique majeure.
Guillaume Soro, en reprenant le papier du Banco contre notre auteur (et ami et éditorialiste au Nouveau Courrier) Théophile Kouamouo sur son blog, en a endossé les propos et arguments.
À la différence d'un organe de presse, un service de communication, et dans le cas d'espèce, c'est bien de cela dont il s'agit, "communique" ; sans distance critique minimale, sans prise en compte des autres points de vue, etc.
Dans l'article repris in extenso (Soro aurait pu faire mettre entre parenthèses, avec (...), le passage en question, c'est ainsi que le Nouveau Courrier pratique avec mes contributions - et mon accord - lorsque certaines de mes phrases entraineraient des condamnations, des suspensions et des interdictions à Abidjan), il est dit ceci :
"L'étrange silence de Théophile Kouamouo quant aux problèmes concernant la démocratie et la bonne gouvernance qui se posent au Cameroun dont il est originaire atteste de l'opportunisme de ce mercenaire de la plume qui n'intervient ici que pour le profit de son mentor et pour défendre la cause d'un ethnicisme politique rétrograde !!"
Un autre jour j'analyserai en soi cet époustouflant monument d'imbécilité, d'aliénation, de xénophobie rampante et de bassesse de vue. Le fâcheux est ailleurs.
Est-il possible, convenable et admissible qu'un personnage aussi éminent que le PAN (Président de l'Assemblée nationale), dans un pays aussi crucial politiquement, économiquement et régionalement, que la Côte d'Ivoire tienne de tels propos relativement à un pays ami ? À un partenaire économique ? À un partenaire stratégique dans la lutte contre le terrorisme ?
On ne me retrouvera pas à défendre Biy'a rien à faire, la démocratie et la bonne gouvernance au Cameroun. Aborderais-je même ces questions, dans un sens ou dans l'autre, que je n'engagerais que mon organe et moi. Même pas nos lecteurs.
Guillaume Soro, par sa bouche via son blog, a mis en demeure toute une nation, à travers sa représentation, d'elle aussi endosser des propos indignes d'elle, de ses institutions bafouées et de son peuple. Que répondrait-il si d'aventure le Cameroun politico-diplomatique retrouvait les siens, d'organes, et venait à s'émouvoir de ce que Soro a dit à Kouamouo au sujet du Cameroun, de sa démocratie et de sa bonne gouvernance ? Oserait-il jouer à nouveau le puceau en communication politique pas encore au courant des usages, règles et pratiques en matière de responsabilité éditoriale ? Ce serait encore plus insultant pour la Côte d'Ivoire que pour le Cameroun.
Photo - capture d'écran Texte - Grégory Protche