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Le Gri-Gri International

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7 jours loin du monde - #40 - Jérôme Reijasse : Hitler, Jean Yanne, Saint-Just et 80 euros pour le docteur

Publié par Jérôme Reijasse www.legrigriinternational.com sur 21 Juillet 2012, 10:00am

Catégories : #Jérôme Reijasse 7 jours loin du monde

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Jérôme Reijasse n'a peut-être même pas 40 ans. Supporter du PSG, donc homme déçu. Écrivain (Parc). Journaliste chez Rock'n Folk. Traducteur pour les rockeurs à la télé. Météorique rédacteur en chef d'une émission culturelle quotidienne. Lyrique. Exalté. Capable de trouver des raisons de vivre valables dans un groupe ou un artiste encore incontrôlé. Proposera chaque lundi (même si des fois ça tombe le mardi ou le mercredi... et même si des fois pendant plusieurs semaines il n'écrit pas, ce qui est son droit) désormais ses 7 Jours loin du monde aux lecteurs du Gri-Gri.

- Docteur, c'est grave ? J'ai beau faire des efforts mais je ne peux m'empêcher de détester le monde. Je vous jure, j'ai tout essayé : yoga, acupuncture, aïkido, drogues, amour, travail mais rien n'y fait. Tenez, j'ai une anecdote pour mieux vous éclairer : je connais une rédactrice en chef en télé qui gagne 5000 euros par mois pour ne rien faire. Véritablement. Une rédactrice en chef qui avoue que si elle travaille, c'est d'abord pour étouffer l'ennui qui la pourchasse sans relâche dans son grand appartement parisien... Mais comme son homme est un journaliste qui pèse dans le milieu, le producteur de l'émission quotidienne qui l'a embauchée accepte de fermer les yeux sur son incompétence et, chaque mois, lui verse donc cette somme que certains estimeraient monstrueuse. Criminelle ? Née sous une bonne étoile, la rédactrice en chef, une vraiment bonne étoile... Bien sûr, elle a le coeur à gauche. Le genre à craindre qu'Hitler revienne et à souhaiter que les musulmanes se mettent au string, signe ultime pour elle du passage à la démocratie, la vraie, celle qui bombarde la Lybie et qui conjugue diplomatie avec polonium. Celle qui consomme parce qu'elle ne sait rien faire d'autre. Celle enfin qui, au moment de payer ses impôts, connaît toujours le bon fiscaliste pour alléger la note. Ennemie ?

- Monsieur Reijasse, vous pourriez vous en moquer. Vous détacher de l'injustice...
- Oui, c'est vrai, je pourrais m'en foutre. Ce n'est pas la première pistonnée qui insulte les travailleurs, évidemment. Je crois même que le communisme a déjà évoqué le sujet, non ?
- La dérision ne vous aidera pas...

- Mais vous ne vous rendez pas compte, ces gens-là préfèrent sauver les pingouins que les Palestiniens, c'est dingue !!!  Alors oui, je pourrais oublier tout ce que je sais. Je pourrais même la plaindre finalement, cette fraudeuse professionnelle. Mais je préfère la haïr. Ce ne sont pas les hooligans dans les stades et les racailles dans les cités qui ruinent notre si beau pays mais bel et bien ces bourgeois décadents qui dégainent de la morale quand ils sentent que leur confort est menacé et qui préfèrent craindre un passé qu'ils savent révolu plutôt que de construire un présent potable pour tous. Il faudrait aujourd'hui prétendre à l'équilibre médiatique : supprimer les diffusions de reportages chocs sur la jeunesse prolétaire désoeuvrée et violente pour plonger dans cette autre réalité, bien plus atroce, bien plus crasseuse, bien plus RÉELLE, de ces privilégiés qui détruisent, chaque jour un peu plus, sciemment, cyniquement, irrémédiablement, notre capacité à nous élever. Ils parlent, parlent et parlent encore lors de dîners où la consanguinité l'emporte toujours sur la confrontation, sur le courage. Ils sont les médias et donc dictent ce qu'il faut penser, dire, croire, espérer. Plaignent les pauvres et jamais ne partagent. De voler leur salaire ne leur suffit pas, bien sûr. Il faut encore qu'ils enfoncent le subordonné, qu'ils pissent tout autour de leur bureau pour faire fuir les éventuels concurrents plus doués, moins corrompus. Qu'ils salissent.

- Vous savez, en tant que médecin gagnant plutôt bien sa vie, je pourrais me sentir visé...

- Laissez-moi finir, votre paranoïa ne m'intéresse guère. Je pourrais vous parler également de cet animateur grassouillet et qui ferait presque passer Judas pour un incorruptible. De ses cheveux indomptables et de sa culture famélique. Aussi de sa paresse. Du fameux producteur cité plus haut, qui insulte l'intelligence comme d'autres se font sucer vite fait dans les bars du Marais. À quoi bon ? Ils sont méprisables. Ils sont des aimants à balles.

- Comme vous y allez ! La violence n'a jamais rien résolu...

- Vous êtes drôle... Hier, à la télé, j'ai revu Liberté, Égalité, Choucroute de Jean Yanne. Formidable ! Voilà ce qu'il faudrait : 50% Yanne, 50% Saint-Just. C'est triste mais après 15 ans de piges dans les médias français, j'en suis arrivé à souhaiter un bain de sang rigolard, vraiment! Parce qu'il n'y a pas de victimes ici, pas de hasard non plus. Ces gens sont détestables parce qu'ils ont tout et pourtant jamais ne montent au front. Ils puent. Ils sont dangereux. Ils jouent avec notre feu. Je sais ce que vous allez me dire : que je manque encore de finesse, de recul, blablabla. Que je découvre en 2012 la lutte des classes. Non. Et je rêve de charniers. Comme un enfant. Ressuscitons la guillotine. Il faut que la peur change de camp !

- Je vais vous prescrire un traitement plus adéquat, cela me semble indispensable. 

- Vous croyez ?

- Certainement. Concernant mes honoraires, c'est toujours 80 euros. En liquide, oui, c'est mieux...

- Merci Docteur. Vous êtes bien urbain.

Photo & Texte - Jérôme Reijasse

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