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Le Gri-Gri International

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7 jours loin du monde - #37 - Jérôme Reijasse (Charlie Sheen, Burgalat et surtout Stéphane Guillon et ses couilles à cheveux longs, et Mélenchon, Coluche et Jean Moulin)

Publié par Jérôme Reijasse www.legrigriinternational.com sur 13 Avril 2012, 09:05am

Catégories : #Jérôme Reijasse 7 jours loin du monde

Jérôme Reijasse www.legrigriinternational.com 37

Jérôme Reijasse n'a peut-être même pas 40 ans. Supporter du PSG, donc homme déçu. Écrivain (Parc). Journaliste chez Rock'n Folk. Traducteur pour les rockeurs à la télé. Météorique rédacteur en chef d'une émission culturelle quotidienne. Lyrique. Exalté. Capable de trouver des raisons de vivre valables dans un groupe ou un artiste encore incontrôlé. Proposera chaque lundi (même si des fois ça tombe le mardi ou le mercredi) désormais ses 7 Jours loin du monde aux lecteurs du Gri-Gri.

 Il faudra que j'en parle à Grégory. Ne plus appeler cette chronique qui n'en est pas vraiment une 7 Jours Loin du Monde. La (re)baptiser. Je Ne Vous Ai Pas Tous Aimés. Oui. Je Ne Vous Ai Pas Tous Aimés épisode 37 alors.

Tout le monde s'en fout (même moi) mais depuis trois semaines, crever plutôt que d'écrire. J'ai regardé en boucle Mon Oncle Charlie (il faudra bientôt écrire sur Charlie, quand même !). Et le nouveau Burgalat. Ça y est ! Après deux semaines de crainte, j'ai enfin écouté la bête. C'est formidable. La valise n'est pas en carton et on voyage, loin. Et le troisième album des Crocodiles, plus pop flinguée, à chialer.) Putain, faut que j'écrive. J'écris.

J'écris car la terre vient de trembler. La secousse terrible. Et soudain, la France a vu la lumière !
Oui, la France, depuis quelques jours, va mieux. Elle a élucidé une énigme qui lui déchirait les entrailles depuis trop longtemps. Badaboum. La question est devenue réponse. On sait aujourd'hui où étaient passées les couilles de Stéphane Guillon !
Cet abîme philosophique, ce besoin presque animal de savoir, cette attente rythmée par l'angoisse du vertige promis, tout est fini, les citoyens respirent. Ils savent désormais.
Chez Ruquier, le comique naturaliste, descendant de La Fontaine lorsqu'il s'agit de mordre les Très Très Méchants (un descendant évidemment sec comme un désert, tout consanguin, jamais héritier de la grâce... du talent), parle comme un enfant qui mouillerait encore ses draps, il a la voix qui chevrote, la blague consciencieuse, le narcisse explosé à l'acide des petites victoires mesquines, qu'aucun dictionnaire sérieux jamais ne mentionnera. On l'avait connu omnipotent, le torse bombé (quand les balles font vendre du livre et du ticket de spectacle et ne conduisent jamais au Mont Valérien, qu'ils sont nombreux à oser le non), petit coq qui parade sachant le renard très loin. Le Roi des métrosexuels ! Et là donc, le Roi est devenu le bouffon mais sans les grelots. Soudain, la caméra quitte ce visage fait de peur, de fierté qu'il sait usurpée, ce visage qui, après chaque vanne, se retournait systématiquement vers le public, déconcerté parce que ce public ne riait pas, et apparaît alors une femme. Sa femme. Ses couilles. Oublié son blaze déjà. Elle écrit, elle inspire, elle pousse au cul. Les couilles, là, de Stéphane Guillon, presque en direct à la télé.

Qu'ils sont détestables. On dirait un couple loué en magasin comme un smoking. Je ne peux m'en empêcher, je les trouve cheap, petits vrp, nous prenant pour des ânes, la larme ou le tragique menaçant toujours possible, au détour d'une calomnie trop lourde à porter, d'une injustice injuste trop injuste pour ne pas être criée. De petits acteurs qui, sans honte, flinguent des arbres pour raconter La Nouvelle Résistance. La leur. Et donc la nôtre. Celle qui explosa quand, un jour, l'abomination frappa un esprit libre en le privant à jamais de micro... à France Inter. Quand une voix de liberté fut piétinée par les bottes de salauds de vils collaborateurs. Guillon est un acteur qui ne l'a jamais vraiment été. Stéphane, nous sommes nombreux à avoir enterré nos rêves. Mais on sent qu'il en a retiré beaucoup de rancoeur. Il n'écrit pas très bien. Ses blagounettes amusent à condition d'avoir consommé quelque chose d'illicite et après de longues heures de zapping infructueux (tout de même !). Il connaissait des gens. Quelques portes. Beaucoup de travail, il le dit, ça se voit. Il ressemble de plus en plus à un panda qui ferait les soldes chez H&M. Oui, Stéphane, un panda. C'est mignon un panda. Plus qu'une fouine, non ? Je ne tutoie pas d'habitude mais avec toi, je sais que je dois. On parle de 10 000 par semaine chez Ardisson, Stéphane ? Ce ne peut-être que faux, je ne peux y croire. Nous devrions de toute façon tous nous réjouir. Ce Grand Homme de Gauche sera ravi de bientôt peut-être payer encore plus d'impôts pour aider, que dis-je, pour sauver la France, son pays, sa terre, cette chose difficilement définissable qu'il aime par dessus tout, au point de véritablement être capable de se comparer avec certaines de ses icônes. Guillon, lui, dans les caves, il aurait pas moufté. Il aurait peut-être chanté un truc de Léo Ferré ou de Rihanna, en dévisageant ses bourreaux avec cette morgue qu'on lui connaît, quand il commence à se moquer de ceux, sur les plateaux, qui lui disent simplement les choses, quand il ricane des yeux et que ses joues remontent un peu, protégé, intouchable. Intouchables. Sûrement son film préféré cette année parce que Guillon, comme le film à succès sur le handicap et la banlieue, aime faire rire mais à condition que les gens aussi réfléchissent, apprennent, (é)changent. Guillon est un martyr en CDI. Aujourd'hui, surtout un clown gris. Comme pour Fourest, je prie pour que Nicolas Sarkozy soit réélu. Sinon, le  business est condamné pour Guigui et ses Gags et Foufou l'Amazon(.com). Et deux chômeurs en plus ! Non ! Parfois, je me demande même si les deux plus beaux représentants du politiquement correct franchouille ne souhaiteraient pas secrètement l'élection d'une Marine Le Pen. Là, leur fortune serait validée. Assurée... Ok, j'arrête la démagogie. Non, Guillon, Fourest et leurs semblables (qu'ils sont nombreux !!!) ne pensent pas qu'à l'argent. Maintenant qu'ils en ont assez, ils prétendent à la canonisation. Eux qui sont sans église. Désespérant.

Hier, j'entends un mec comparer Mélenchon à Coluche. Sa démonstration était convaincante. À qui comparer Guillon ? Guillon est-il comparable ? Jean Moulin ? Pfff, un émotif à côté ! Platini ? Une jongleuse. Robin des Bois, une taffiole à collants. À qui (bonanda) ?

Et si Stéphane Guillon n'était personne.

Même pas lui.

Photo & Texte - Jérôme Reijasse

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