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Le Gri-Gri International

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7 jours loin du monde - #21 - Jérôme Reijasse (Hondelatte, Ruquier, Polony, PSG et surtout Audrey Pulvar)

Publié par Jérôme Reijasse www.legrigriinternational.com sur 1 Octobre 2011, 09:58am

Catégories : #Jérôme Reijasse 7 jours loin du monde

Reijasse #21

Jérôme Reijasse n'a peut-être même pas 40 ans. Supporter du PSG, donc homme déçu. Écrivain (Parc). Journaliste chez Rock'n Folk. Traducteur pour les rockeurs à la télé. Lyrique. Exalté. Capable de trouver des raisons de vivre valables dans un groupe ou un artiste encore incontrôlé. Proposera chaque lundi (même si des fois ça tombe le mardi ou le mercredi) désormais ses 7 Jours loin du monde aux lecteurs du Gri-Gri.

Samedi soir, en rentrant du bar où j'avais vu avec Karim Paris battre Montpellier 3-0 (Pastore est grand, Loulou Nicollin gros), j'ai vu chez Ruquier un Christophe Hondelatte complètement perdu et véritablement détestable. Mon grand-père aurait parlé de pignouf.
Le mec sort un disque autoproduit et pense que c'est suffisant. Oser critiquer un artiste indépendant, volontaire, passionné, c'est, pour l'homme à la veste de cuir, un sacrilège. Une faute grave. Il l'a fait avec son argent, cet album, avec son frère et sa soeur, sans Major ni marketing ni rien. Quel Héros, quel courage ! Et il quitte le plateau. Pas une mais deux fois. L'oeil méchant, la voix chevrotante de ceux qui jouent les hommes mais qui savent qu'ils n'ont pas ce qu'il faut pour assumer en cas de pépin. Il était ridicule, là, à s'époumoner contre une journaliste même pas agressive. Il jouait les Spartacus mais ressemblait plutôt au Pagny anti-impôts. Un riche qui hurle sa souffrance qui n'en sera jamais une. Un bouffon. Sans Roi à divertir ni cirque à suivre en roulotte. Ses grelots tintaient dans le vide, c'était tout à fait déplaisant. Embarrassant même. Marrant aussi, évidemment.
Ce qu'il voulait, Hondelatte, c'est qu'on le reçoive avec les honneurs, qu'on vante ses qualités de crooner, qu'on lui demande de nous raconter en long en large et en travers la genèse d'un disque déjà culte, forcément bon vu qu'il y a mis ses tripes. En fait, Hondelatte, il voulait encore plus de privilège. Gratter une énième fois. Il ne demandait que l'habituel : une promo lâche, soumise, totale. Comme partout ailleurs. Il s'est vanté de tout avoir, une résidence secondaire avec piscine, un appartement à Paris. Il a compris que maintenant qu'il avait, en bon écureuil médiatique, mis assez de côté, l'heure était venue de se lâcher, de laisser sortir l'artiste qui, d'après tous ses amis, sommeille en lui depuis toujours. Parce qu'après, il y a la mort. Autant alors se faire plaisir, hein ?
Quelle mascarade, quelle naïveté surtout ! Veut-il qu'on lui fasse la liste de tous les artistes qui se sont autoproduits depuis que la musique se vend comme des boîtes de conserve et qui n'ont honoré que l'indigence ? Croit-il qu'il suffit de galérer pour être crédible, inspiré, doué ? Pense-t-il vraiment qu'il aurait été invité par Ruquier s'il n'était pas Hondelatte ? Qu'il aurait pu exhiber ses morceaux atroces à la face du monde ?
Il ressemblait à un enfant gâté qui, pensant punir les autres, se punissait lui-même. C'est Tony Parker qui a eu les mots qu'il fallait. Il a parlé de détachement, de force tranquille en somme. Il lui a conseillé, au journaliste surtout professionnel en abandon de poste et en menaces d'ivrogne devant les boîtes de nuit parisiennes, de vivre pour lui et un peu moins pour son miroir. Hondelatte mis à l'amende par un basketteur. Il y a donc une justice. Docteur House n'est peut-être pas Mickey Mouse mais Hondelatte ne sera jamais ni Sam Cooke, ni Wilson Pickett ni rien. Juste un privilégié narcissique, incapable de rire de lui-même, tellement planqué, protégé qu'il ne peut plus concevoir qu'à l'extérieur, les gens, sans piscine, ni carnet d'adresses, peuvent tout de même avoir un avis. Du goût. De l'humour également.
Christophe, je te tutoie, c'est comme ça qu'on fait chez les musiciens alternatifs, ne t'inquiète pas, c'est amical, cool, usuel, je vais te dire une chose : ton disque est nul. Et ce n'est pas grave. Tu as, tu l'as râbaché tout au long de cette soirée cathodique, assez d'argent et de passion pour en pondre un autre et encore un autre et encore un autre. Jusqu'au cercueil. Que tu sais inéluctable. C'est toi qui l'a dit quand tout allait encore bien, avant que tu n'essayes de plomber le business de Francis Lalannne, en presque arrachant ton micro et en fuyant ta propre honte, là, devant tout le monde. Et quelle honte ! Tout ça pour un compact disc déjà aux oubliettes de la musique ringarde.
Heureusement, il y avait Audrey Pulvar, tout de noir vêtue. Belle. PARIS EST MAGIQUE.

Photo & texte - Jérôme Reijasse

Bonus x 2 :


 
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