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L’ombre de René Ndemezo
Ce n’est un secret pour personne à Bitam : René Ndemezo, bien que parenté à Edou Sima, est surtout connu pour être très proche de Patrick Eyogo. Du coup, d’aucuns voient derrière la désignation de ce dernier, un sordide marchandage entre les « camarades » Myboto et Ndemezo. Au centre du deal, le poste de Secrétaire exécutif de l’UN que le premier pourrait offrir au second.
Vrai ou faux, cela peut-il justifier la création d’un comité sui generis et anti-statutaire d’évaluation des candidatures pour l’élection législative partielle de Bitam ? En outre, on peut se demander : au nom de quel principe, cet aréopage de personnalités vivant et militant pour l’essentiel à Libreville, dont de nombreux apparatchiks, s’est autorisé à choisir un candidat pour lequel ils ne pourront même pas voter ?
L’Union Nationale ayant retrouvé la légalité, ses dirigeants, plutôt que de continuer à s’enfermer dans une psychorigidité pathologique et une surdité autoconstruite, gagneraient au contraire à apprendre à respecter les statuts de leur parti. En l’occurrence, l’article 34 de ces statuts dispose que c’est le Bureau national qui investit les candidats aux élections législatives…Telle que définie par l’article 14, la composition de ce Bureau comprend les membres statutaires que sont le président, les Vice-présidents, le secrétaire exécutif et ses adjoints, les commissaires nationaux, les membres élus issus des structures provinciales, ainsi que les membres fondateurs du Parti.
Ici, il convient de marquer une distinction entre l’investiture – qui confère au candidat le droit d'invoquer le patronage du parti – et la procédure qui conduit à la désignation d’un prétendant parmi plusieurs candidats. En d’autres termes, l’investiture est le moment solennel où l’instance nationale du Parti, en l’occurrence le Conseil National, donne l’onction officielle au choix fait préalablement par les instances de base appropriées.
Or, ce que l’on a vu à propos de la nomination de Patrick Eyogo procède d’une gestion patrimoniale et patriarcale du parti, des méthodes aux antipodes de la pensée d’André Mba Obame dont nul ne peut contester le rôle essentiel dans la création de l’Union Nationale.
En tous les cas, que René Ndemezo, qui n’est pas encore encarté à l’UN mais dont l’ombre plane sur ce dossier, sache que même si son passage à l’opposition a été positivement salué par la population, il ne doit pas pour autant oublier que la démocratie est au cœur du combat politique dans notre pays. Lui et ses nouveaux amis doivent donc se garder de la fouler au pied, sinon le peuple aurait raison de craindre l’arrivée au pouvoir de ces opposants qui pourrait se résumer à de la dictature sans Ali Bongo et son PDG.
TEXTE - N.N.E.