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Le Gri-Gri International

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Pourquoi Ouattara envoie-t-il Konan Banny l'Agenouillé voir Gbagbo demain à La Haye ?

Publié par L.F. dr www.legrigriinternational.com sur 13 Juin 2012, 08:00am

Catégories : #Côte d'Ivoire - Élections 2010

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Jamais un casque bleu n'est tombé sous la présidence de Laurent Gbagbo. Il convient de le rappeler. En plus des milliers de morts engendrés par la crise depuis 2002, Ouattara aura peut-être lui, en plus, sur la conscience les morts de l'ONUCI de ces derniers jours. Soldats onuciens plus que probablement tués par quelques-uns de ces soudards - les médias français les ont assez approchés durant la crise post-électorale, pour pouvoir assez les décrire pour les condamner - dont Ouattara a osé faire une armée prétendûment républicaine et, encore plus prétendûment, ivoirienne.

Par quelque officine humanitaro-propagandaire, ces soldats tués ont été d'office, imprudemment, obscènement et illégitimement attribué au plus célèbre prisonnier du monde, qui, à La Haye, attend que s'ouvre, le 18 juin prochain, la deuxième audience de son procès, dite de confirmation des charges. Dans sa cellule, le "Mandela francophone" n'attend pas que son procès.

Il attend, pour demain, 12 juin, une visite qui prêterait à sourire satiriquement, en répétant avec Shakespeare : tout ça pour ça ! Si l'heure n'était pas si tragique pour les dizaines de milliers de réfugiés ivoiriens (l'élite du pays, cadres, élus, enseignants). Dans les pays voisins (où désormais, comme au Togo Moïse Lida Kouassi, on les arrête). En Côte d'Ivoire même, où depuis leur camps d'infortune ils regardent des Burkinabés s'installer dans leurs logements.

Si les morts et exécutions sommaires ne continuaient de se déplorer, jour après jour.

Si les injustices, arrestations arbitraires et emprisonnements illégaux avaient au moins baissé.

Si les corps et les biens étaient en sécurité aujourd'hui à Abidjan et en Côte d'Ivoire.

Si les déplacements ethniques à l'ouest ne continuaient pas d'être monnaie courante.

Si Ouattara l'économiste à deux sous, plus nul encore que Bédié, n'avait réussi à rendre la vie encore plus chère (une pensée ici pour les dames dioulas qui ricanent amèrement "Gbagbo kafissa"... "Gbagbo, c'était mieux").

Si les lienciements massifs ne le disputaient en injustice au revendiqué "rattrapage ethnique".

Si les libertés publiques en Côte d'Ivoire n'étaient pas menacées, confisquées : si on n'y enfermait pas les journalistes, si on n'y suspendait pas les journaux, si on n'y empêchait pas les syndicats et les partis d'opposition d'exister...

Si tout n'était pas mis en oeuvre pour interdire et ridiculiser tragiquement jusqu'à les rendre inconcevables le Dialogue, la Vérité et la Réconciliation. Les trois ambitions que se donnait en naissant la Commission que préside l'ancien Premier ministre ivoirien Charles Konan Banny - dit l'Agenouillé, depuis qu'on l'a vu, ostentatoire jusqu'à la vanité, demander pardon, on imagine, à la nation ivoirienne.

Car c'est la silhouette rondelette de Charles Konan Banny, son ancien Premier ministre PDCI des années 2005, que Laurent Gbagbo va voir débouler demain à La Haye. La Réconciliation ouattariste en est là : obligée d'envoyer plus ou moins secrètement un émissaire auprès de celui qui a gagné les élections mais perdu une guerre qu'il n'a jamais voulu infliger à son peuple. Pourquoi Ouattara n'y va pas lui-même, demander à Gbagbo comment on fait pour faire tourner la Côte d'Ivoire ? Pourquoi, d'ailleurs, Ouattara, depuis décembre 2010, a-t-il refusé de discuter, de négocier, de recompter, alors que tant de fois l'Éxécutif ivoirien le lui proposait ?

Si c'était pour finir par lui envoyer l'Agenouillé...

Photo - dr   Texte - L.F.

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