Alors qu’il était en reportage ce vendredi (7/09/2012) à la résidence de fonction où la famille du ministre du Plan et du Développement se faisait expulser, Anderson Diédri, le journaliste-reporter du Nouveau Courrier sera violemment pris à partie par des hommes que Albert Toikeusse Mabri a dépêché sur les lieux. En effet, notre reporter a pu réaliser son reportage sans coup férir ce vendredi après-midi alors que l’huissier commis par la direction de la Sogepie, accompagné d’éléments des forces de l’ordre, expulsait la famille du président de l’UDPCI.
Mais les choses changent radicalement avec l’arrivée d’un homme de main du ministre, qui est accompagné de policiers, gendarmes et FRCI aidés de loubards. Ne s’étant pas rendu compte de la présence de tout ce monde arrivé par la suite et n’ayant pas mesuré leur capacité de nuisance jusqu’à imaginer qu’ils s’en prendraient à un journaliste dans l’exercice de ses fonctions, notre reporter sera pris à partie. Stupéfait. Il est 15 heures 30. Alors qu’il prend donc des photos, il sera interpellé. « Que faites-vous ? », lui demande-t-on l’air surexcité, en indiquant que c’est un lieu privé. Notre journaliste décline son identité, donne le nom de l’organe de presse auquel il appartient tout en montrant son badge. C’est alors que les loubards, un gendarme et un soldat des FRCI (tous deux identifiables à partir de leur tenue) foncent sur lui en groupe et lui arrachent son appareil photo et son portable avant de le rouer de coups. Violemment. Il s’écroule. Une dame âgée de la famille de la femme de Mabri qui tente de voler au secours du journaliste est éga- lement prise à partie. Elle s’effondre également et reste un moment inconsciente avant de retrouver ses esprits. Le gendarme, qui a pris les appareils, part quelques instants plus tard à bord d’un pick up surmonté de gyrophare immatriculé 3278EX01.
Mais dans leur volonté de casser du journaliste, les agresseurs n’en démordent pas et continuent de tabasser notre reporter au point de le blesser. Il a pu s’en tirer par la suite avec des douleurs sur tout le corps, surtout à la tête où il a reçu beaucoup de coups. « Tu ne peux rien contre eux. Ils sont en mission commandée. C’est le gouvernement qui les a envoyés » : voici la réaction de l’homme lige que Mabri a envoyé superviser les opérations. Les choses sont claires. Puisque Le Nouveau Courrier entend porter plainte, il sait contre qui se retourner. En tout cas, les appareils arrachés ont été rétrocédés plus tard au journaliste par un membre du cabinet du ministre du Plan. Toutefois, les photos prises ont été supprimées. La liberté de la presse vit de beaux jours sous Ouattara.