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Le Gri-Gri International

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L'ONUCI collabore avec le Commandant Fofié sanctionné pour recrutement d'enfants soldats, sévices sexuels et exécutions extrajudiciaires

Publié par S.T. dr www.legrigriinternational.com sur 3 Juillet 2011, 11:32am

Catégories : #Côte d'Ivoire - Élections 2010

LG ONUCI 3 12 04

Laurent Gbagbo accueilli à Korhogo par l'ONUCI et le "Comzone" Fofié (lunettes et barbes, de profil)

 

Les membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont érigé en principe fondamental l'impartialité. Ce qui revient à octroyer à l'ONUCI la responsabilité de la sécurité des parties au conflit ivoirien… (c'était d'ailleurs pour ce motif que l'ONUCI sécurisa l'hôtel du Golf, QG de Ouattara, dès le 28 novembre 2010, second tour de la présidentielle). Après le renversement par la Force Licorne (française) du Président élu Laurent Gbagbo, le monde entier a constaté que celui-ci, sa famille et ses collaborateurs présents à la Résidence présidentielle ont été livrés au camp Ouattara qui leur a fait subir humiliations et violences. Sans parler de la chasse à l'homme sont victimes les membres du gouvernement, les militants et sympathisants du FPI, de l'ex-majorité présidentielle, qui pillés et menacés de mort, ont dû pour certains prendre le chemin de l'exil.
Dans un courrier, que nous avons pu consulter, adressé aux membres du Conseil de sécurité de l'ONU et à ceux du Conseil pour la paix et la sécurité de l'Union Africaine, les avocats du Président ivoirien élu (Me Bourthoumieux, Me Ceccaldi, Me Dumas et Me Vergès) Laurent Gbagbo dénoncent le "flou juridique qui entoure le Président, les Ministres, hauts fonctionnaires, hommes politiques, militants et sympathisants du FPI et de l'ex-majorité présidentielle". Et une "situation politico-judiciaire qui risque de compromettre la nécessaire réconciliation nationale." Ils rappellent qu'un certain nombre de personnalités, "pillées et menacées de mort dès le 11 avril 2011 (capture de Laurent Gbagbo, ndlr), ont dû fuir leur domicile pour trouver refuge, avec l'accord de l'ONUCI, à l'hôtel La Pergola." Se pensant sous la protection de l'ONU conformément à sa résolution 1975, elles ont été informées "oralement et de façon incidente" de leur assignation à résidence.
Or, le 23 juin 2011, le Premier ministre Gilbert Ake N'Gbo, le ministre des Affaires étrangères Alcide Djédjé, le ministre de l'Économie et des Finances Désiré Dallo, le ministre des Postes, des Télécommunications et des Nouvelles technologies de l'information Ettien Amoakon, la ministre de la Santé et de la Lutte contre le Sida Christine Adjobi, la ministre de la Famille, de la Femme et de l'Enfant Danielle Boni Claverie, le Secrétaire d'État chargé de l'Assurance mutuelle universitaire George Armand Ouégnin, plusieurs hauts fonctionnaires et membres de la presse, "ont été inculpés arbitrairement". Inculpations "dénuées de toute base légale".
Les avocats rappellent que dès le 13 avril 2011 "plusieurs courriers ont été adressés au Secrétaire Général des nations Unies M. Ban", en vue de savoir ce qui, dans la résolution 1975 ou dans la proposition du Panel des chefs d'États de l'UA, permettait à l'ONU et à la Licorne de "livrer le Président renversé à l'autre partie". Car c'est bien là que le bât commence à blesser : l'application illégale de la Résolution 1975.

LG ONUCI 4 12 04

Ce n'est que plusieurs jours après "son transport sous escorte de l'ONUCI" que les avocats ont "obtenu" l'information selon laquelle Laurent Gbagbo se trouvait à Korhogo, où il avait été accueilli par l'ONUCi "et par Commandant Fofie Kouakou Martin, "comzone" de Korhogo depuis le coup d'État manqué de septembre 2002." (Coup d'État manqué qui vit l'émergence d'une "Rébellion". Les deux étant nominalement imputées à Alassane Ouattara, soutenu par la France via le Burkina Faso voisin.) Les avocats du Président Gbagbo, on s'en souvient, furent d'abord refoulés à l'aéroport d'Abidjan, le 6 mai 2011. Et ne purent rencontrer leur client QUE le 26 mai (plus d'un mois et demie après son arrestation). Date à laquelle ils constatèrent que depuis le 11 avril "celui-ci est privé de toute communication avec l'extérieur ainsi que de tout droit de visite, le dépossédant ainsi des droits humains le plus fondamentaux". Ils constatèrent également, outre celle de militaires de l'ONUCI à l'intérieur et à l'extérieur de la résidence, la présence du "Comzone" de Khorogo Fofie, "accompagné des éléments de sa troupe". Et s'interrogent sur la justification juridique de cette présence…  

L'ONUCI serait-elle incapable seule de surveiller Laurent Gbagbo ?

"L'absence d'une disposition de la Résolution 1975 conduisant à la remise du Président Gbagbo au camp Ouattara et à cette privation de liberté" ne peut dès lors conduire qu'à sa libération immédiate et sans condition, ainsi qu'à celle de ses collaborateurs, membres de son parti, etc, se trouvant dans une situation juridiquement infondée, tant en droit international que national.
Alassane Ouattara semble se référer, pour justifier cette privation de liberté, à la loi du 17 janvier 1963. Alors que cette loi même n'est pas respectée, puisqu'elle "prévoit un décret de mise en oeuvre de cette mesure avec pour but de permettre à la personne concernée de faire valoir ses droits." Et que, "en dépit de multiples démarches", les avocats n'ont jamais pu entrer en possession d'un décret de mise en résidence surveillée… Alors que la loi l'exige, à aucun moment le Président Gbagbo n'a reçu notification de ce décret. "Ce décret n'existe pas. le Président Laurent Gbagbo se retrouve par conséquent avec l'aval tacite de l'ONUCI et le soutien actif de la Force Licorne française, victime d'un enlèvement, d'une séquestration et d'une détention arbitraire."

Comzone Fofié dr www.legrigriinternational.com  

Comzone Fofié, poursuivi pour recrutement d'enfants soldats, sévices sexuels et exécutions extrajudiciaires

Mais il y a plus épineux, problématique et douloureux pour la Communauté internationale : "Comment expliquer que s'agissant de la sécurité, l'ONUCI agisse de concert avec le Commandant Fofié, frappé par le Conseil de Sécurité des Nations Unies de sanctions individuelles pour des faits extrêmement graves, notamment le recrutement d'enfants soldats, la pratique de sévices sexuels sur les femmes et d'exécutions extrajudiciaires ?" Car Fofié apparaît bel et bien dans une liste de personnes soumises aux mesures imposées par les paragraphes 9 et 11 de la Résolution 1572 (2004) et par le paragraphe 4 de la Résolution 1643 (2005), consultables sur le site internet du Comité des sanctions du Conseil de sécurité des Nations Unies établi par la Résolution 1572 concernant la C I
Encore plus fort : "Comment expliquer que l'exécution administrative de la privation de liberté du Président Gbagbo soit assurée par le Commandant Fofié, qui s'est volontairement soustrait aux lois de la République de Côte d'Ivoire, en participant à la tentative de coup d'État du 19 septembre 2002, faisant ainsi de Korhogo une zone de non-droit depuis lors ?" 

(La suite, demain...)

Photo - dr    Texte - S.T.

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