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Le Gri-Gri International

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Haïti 2003 : Debray complote, Bongo paye, temps bénis. Ribbe # 12

Publié par Gri-Gri International sur 27 Avril 2010, 16:24pm

Catégories : #Dom-Tom - Caraïbes & Amériques

 

debray

 

Lorsque la commission Debray se rendit en Haïti, nous résidions dans le même hôtel. Régis Debray et Véronique Albanel (née Villepin), qui venait de faire son apparition dans cette commission et dont personne ne soupçonnait qu’elle était la sœur du ministre français des Affaires étrangères, avaient, eux, le privilège de loger au manoir des Lauriers, chez l’ambassadeur Burkard. (…) Voir des gens comme Chotard, DorignyDahomay comploter toute la journée au bar de l’hôtel et préparer tranquillement un coup d’Etat en vidant des bières. En attendant le fonctionnaire du Quai d’Orsay chargé de régler leurs consommations. (…) Plusieurs fois, les barmen vinrent m’avertir que j’étais l’objet favori des conversations de la commission et que j’avais intérêt à être extrêmement prudent. (…) J’eus l’occasion de croiser Debray à l’aéroport et de constater qu’il s’était mis dans une tenue qu’il croyait de circonstance : pataugas et battle dress. (…) Il allait et venait : sur le plateau central, et sans doute en République dominicaine, où une troupe armée d’assassins commandée, en apparence, par Guy Philippe, se préparait à venir semer la terreur. J’adressai, par principe, un mail d’indignation à Valérie Terranova, la conseillère de Chirac, qui était probablement à l’origine de l’envoi du guérilléro bavard en Haïti : « Je suis extrêmement surpris, après les conversations que nous avons eues, de voir un Régis Debray, ici, en battle dress, en train de préparer un coup d’Etat ! Il est impossible que vous ne soyez pas au courant. En tout cas, maintenant, vous l'êtes et si vous ne réagissez pas, je saurai à quoi m'en tenir.» Cette pauvre fille, aujourd’hui employée à la fondation Chirac (machine de guerre supplétive pour porter Villepin à la Présidence), me répondit d’une manière qui ne laissait aucun doute sur son implication et transmit naturellement copie de mon mail à Debray. Pour comprendre qui elle était et ce qu’elle faisait à l’Élysée, il suffit de dire que lorsque je lui parlai de l’utilité pour la France d’élever une statue à la mémoire du général Dumas, elle me dit qu’il lui suffisait d’en parler à Bongo et qu’il paierait cash. Bongo devait payer beaucoup de choses. C’est comme cela que fonctionnait la France de Chirac et de Villepin : Bongo payait cash. (À suivre demain)

www.claude-ribbe.com

PS 1 : à noter la publication récente du roman de Claude Ribbe, Mémoires du chevalier de Saint-Georges (éditions Alphée).

PS 2 : à ne pas oublier : Haïti, l’insupportable souffrance, de Randall Robinson (préface de Claude Ribbe, éditions Alphée)

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