Post initialement publié sur un blog Ouest France Lignes de défense (qui eut l'amabilité de consacrer au livre de Grégory Protche On a gagné les élections mais on a perdu la guerre un très honnête compte-rendu ICI).
Voici un extrait du discours prononcé samedi dernier à Abidjan par Jean-Yves Le Drian, devant les marsouins de la 9e BIMa (2e RIMa, 6e RG, et RICM) du 33e mandat de la force Licorne :
Le 1er janvier 2015, LICORNE laissera sa place aux Forces Françaises en Côte d’Ivoire, les FFCI, passant du statut d’OPEX à celui de force de présence. Ces FFCI ont vocation à devenir, à l’horizon 2016, une base opérationnelle avancée sur la façade ouest de l’Afrique. Fortes du positionnement géographique de la Côte d’Ivoire, fortes aussi de la qualité des infrastructures portuaires et aéroportuaires, les FFCI auront un double rôle. Elles seront d’abord une réserve stratégique de théâtre, capable d’intervenir en urgence sur le continent, là où la situation l’exige. Mais elles seront aussi un point d’appui pour nos opérations, en particulier dans la bande sahélo-saharienne. Elles resteront enfin, comme l’était la force LICORNE, en mesure d’appuyer l’ONUCI si les circonstances le commandaient.
Exit Licorne donc. Pas de précisions ministérielles sur le volume des forces (on parle de 800 hommes) ou l'évolution des emprises françaises (je rappelle qu'en cas de crise, le point central, c'est l'aéroport international d'Abidjan).
Et du côté de Dakar ?
Le ministre y était dimanche ; là aussi, il a prononcé un discours dont voici un extrait :
Les Éléments Français au Sénégal sont au coeur de ce nouveau dispositif. Héritiers des Forces françaises du Cap-Vert, ils sont depuis août 2011 organisés en "pôle opérationnel de coopération à vocation régionale" ou POC, auprès de la CEDEAO.
Ils s’insèrent ainsi dans un dispositif français de forces de présence en Afrique, qui comprendra à terme deux bases opérationnelles avancées, Abidjan et Djibouti, et deux POC, Dakar et Libreville. Cette structure, plus compacte, traduit pour ce POC de Dakar une vision nouvelle et tournée vers l’avenir du rôle de la France en Afrique, développée autour de quatre axes : l’accompagnement des forces locales, l’aide à la construction d’une capacité africaine de maintien de la paix, la veille opérationnelle, et l’aptitude à soutenir la montée en puissance rapide d’une opération.
Le pôle opérationnel de coopération du Sénégal est la première structure française mise en place au sein de ce nouveau dispositif. Le retour d’expérience des deux premières années de fonctionnement, de 2011 à 2013, souligne la pertinence du concept que nous avons retenu. C’est pourquoi le modèle des EFS inspirera dès cet été notre dispositif au Gabon, avec l’installation à Libreville d’un second POC tourné vers la CEEAC. Dans ce contexte, je crois utile de préciser que les EFS ne diminueront pas en volume, ils sont un modèle de stabilité d’efficacité. Ses effectifs seront même légèrement augmentés en nombre de personnels, pour s’adapter à un catalogue de formation toujours plus riche et plus pertinent.