Paru initialement in Le Nouveau Courrier 970 le 9/01/14 à Abidjan sous le titre : Acculé de toutes parts, Ouattara veut rencontrer Affi
Visiblement, Ouattara est à la manœuvre pour rencontrer le président du Front populaire ivoirien. Pressé de toutes parts de faire avancer le processus de réconciliation nationale en Côte d’Ivoire et face à la pugnacité et à la détermination du parti du président Laurent Gbagbo qui ne lâche pas prise en ce qui concerne ses propositions pour une paix durable, le chef de l’Etat a clairement manifesté cette volonté hier en conseil des ministres, le premier de l’année 2014. En effet, Alassane Ouattara a annoncé qu’il y aura une autre rencontre exclusivement avec le FPI après celle prévue ce jeudi 9 janvier 2014, avec l’ensemble de l’opposition dans le cadre de la poursuite du dialogue politique. « Le processus de paix et de cohésion sociale devra également être approfondi avec notamment la poursuite du dialogue avec l’opposition. Le premier ministre Jeannot Ahoussou Kouadio recevra les partis d’opposition demain jeudi 9 janvier et je souhaite que cette rencontre porte des fruits et réponde aux attentes de nos concitoyens et bien évidemment qu’elle sera suivie d’une rencontre avec les responsables du FPI », a déclaré le chef de l’Etat à l’entame du conseil des ministres.
Doit-on s’attendre à un tête-à-tête avec le FPI conduit par Ouattara lui-même ou confiera-t-il ces discussions à ses collaborateurs ? D’autant plus que quelques instants plus tard, lors de son point de presse à l’issue du conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement a précisé que l’éventualité d’une rencontre directe entre Ouattara et le FPI n’est pas à écarter. « Les rencontres évoquées sont des rencontres qui se feront au niveau habituel. Mais il n’est pas exclu, il n’est pas à exclure qu’un jour ou l’autre le chef de l’Etat veuille rencontrer tel ou tel responsable », a fait remarquer Bruno Koné. « Mais ce sera la décision du chef de l’Etat. Et surtout si d’aventure une telle décision devait être prise, elle sera prise parce qu’il aura l’assurance d’avoir en face de lui des personnes dont le but, dont l’ambition est positive pour la Côte d’Ivoire, dont le langage est apaisé et responsable », a renchéri le porte-parole du gouvernement.
De quelle ambition « positive » et de quel langage « apaisé » parle Bruno Koné ? Le ministre de la Poste et des TIC pose-t-il déjà les conditions de cette rencontre en se faisant le porte-parole du chef de l’Etat auprès des responsables du Front populaire ivoirien ? En tout cas, ses propos le laissent entrevoir.
Le FPI de son côté dit attendre des actions concrètes. « Pour nous, il est urgent que le processus de réconciliation nationale progresse et aboutisse. C’est pourquoi le dialogue politique ne doit pas s’éterniser. Après plus de deux ans de négociations, nous pensons qu’à l’heure actuelle, nous avons fait le tour des questions qui nous opposent. Le gouvernement sait, le chef de l’Etat sait dans les moindres détails quelles sont nos attentes, quelles sont nos préoccupations, quelles sont les revendications consignées par écrit dans différents documents que nous avons déjà transmis. Et les termes de références des états généraux ont repris ces propositions, ces revendications. Donc aujourd’hui, ce que nous attendons, ce sont des réponses », a indiqué Affi N’Guessan mardi à l’occasion de la cérémonie de présentation de vœux au QG de campagne de Laurent Gbagbo à Attoban.
Photo - LNC Texte - Anderson Diedri
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