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Le Gri-Gri International

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#Cameroun / C'est Ruben Um Nyobé qu'on assassine à nouveau... (#Kouamouo #DevoirdHistoire)

Publié par Gri-Gri International Théophile Kouamouo sur 27 Mai 2018, 15:03pm

Catégories : #Francophonie, #Cameroun, #Devoir d'histoire

Publié initialement sur le compte facebook de Théophile Kouamouo

Au Cameroun, des autochtones de Douala refusent un monument célébrant Ruben Um Nyobé, le martyr de l'indépendance tué par l'armée coloniale le 13 septembre 1958. La ville de Douala a beau avoir été le haut-lieu de la revendication indépendantiste et de l'activisme de l'Union des populations du Cameroun (UPC), ils s'en fichent. Tout ça montre que l'identitarisme et le culturalisme, qui séduisent beaucoup d'Africains en ce moment, sont une impasse politique totale. Si notre identité se trouve dans des origines ethniques figées et/ou mythifiées, on en arrive toujours à ce type de délires qui ne débouchent sur rien du tout. Quand on pose l'autochtonie comme base politique, on commence à trouver des allogènes même dans la case voisine.
- "Le monde est malheureux parce que les hommes ne se souviennent pas", disait le griot dans Soundjata, Lion du Manding (L. Gbagbo). Ces hurluberlus qui profanent la mémoire d'Um Nyobé sont les dignes héritiers des alliés du colonat de l'époque, qui pour contrer les indépendantistes, ont appuyé de micro-mouvements ethniques après la Seconde guerre mondiale. L'ordre colonial tenait "la jeunesse détribalisée" des grandes villes pour son plus grand adversaire, étant lui-même dans un délire culturaliste figeant "les Africains" dans les stéréotypes du "bon sauvage". 
- Et voici ce que Um leur répondait : "Le tribalisme est l'un des champs les plus fertiles des oppositions africaines. Nous ne sommes pas des «détribaliseurs», comme d'aucuns le prétendent. Nous reconnaissons la valeur historique des ethnies de notre peuple. C'est la source même d'où jaillira la modernisation de la culture nationale. Mais nous n'avons pas le droit de nous servir de l'existence des ethnies comme moyens de luttes politiques ou de conflits de personnes. (...) Nous puisons alors à la source des peuples qui nous ont précédés, et dans le passé de notre propre peuple, pour fixer notre propre ligne de conduite et ce, avec le concours et la succession des événements. Une telle situation nous impose comme condition première de rompre avec un tribalisme périmé et un régionalisme rétrograde qui, à l'heure actuelle comme dans l'avenir, représentent un réel danger pour la promotion et l'épanouissement de cette nation camerounaise."

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