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Le Gri-Gri International

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Littérature - Politique - Philosophie - Histoire - Sports - Économie


#CPI / Happy birthday to the Queen of Gri-Gri : Fatou (fat) Bensouda ! (#Gbagbo #ProcèsDeLaHonte)

Publié par Gri-Gri International Grégory Protche sur 31 Janvier 2016, 14:01pm

Catégories : #Côte d'Ivoire - Élections 2010, #CPI, #Comptes à régler et compteurs à relever, #Gos et Gars du moment, #Francophonie, #Françafrique

#CPI / Happy birthday to the Queen of Gri-Gri : Fatou (fat) Bensouda ! (#Gbagbo #ProcèsDeLaHonte)

Armée d'un dossier d'accusation rempli, de l'aveu même de magistrats de la Cour pénale internationale, de "oui dire, ragots et articles de presse" partisans, Fatou Bensouda, ci-devant procureure du procès du dernier président élu de Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo, a fait montre lors des deux premiers jours d'audience d'une incompétence, d'une légèreté et d'une péremptoire méconnaissance de l'Afrique de l'Ouest et de l'Afrique centrale qui eussent dû, en amont, la discréditer suffisamment pour que son remplacement s'imposât de lui-même.

Cette Cour, déjà très controversée en raison de son exclusif intérêt pour les présidents africains, a cru qu'en remplaçant le sulfureux hidalgo compromis, l'Argentin Ocampo, par une Africaine elle se parait contre les doutes et mises en cause. Las. La Gambianité, l'africanité, si vous y tenez, de Mme Bensouda semble, chaque jour davantage, avoir été le seul critère opérant au moment de sa sélection. Etre gambienne ne garantit pourtant pas de connaître l'Afrique, Mme Bensouda en a apporté une stupéfiante et scandaleuse preuve vendredi 29 janvier devant la cour et des millions d'internautes et téléspectateurs.

Parcourant son dossier, constitué donc surtout d'articles de presse, elle a relevé dans un journal pro-Gbagbo ou dans les mençants propos rapportés d'un pro-Gbagbo - ça ne change pas grand chose au fond du problème - l'emploi du terme "Gri-Gri", qui, selon elle, renverrait forcément, car par définition, aux populations du Nord de la Côte d'Ivoire, aux musulmans, aux chasseurs traditionnels dozos, ou aux Sahéliens venus des pays voisins (Burkina, Mali, etc).

"On sait bien que quand on dit gri-gri, on vise...", affirma même la dame avec l'assurance de l'anthropologue allemand mesureur de lobes frontaux nègres au XIXè siècle.

En d'autres termes : utiliser le vocable "gri-gri" renverrait nécessairement, et bien entendu haîneusement, par extension, au projet (commun, lol) d'extermination de celles et ceux qui en arboreraient. Extermination à laquelle procèderaient ceux qui n'en arborent pas...

Sauf que...Madame Bensouda n'est pas, en l'occurrence, à côté de la plaque : elle est carrément sur la plaque d'à côté.

Nous aurions pu, pour faire notre malin, rappeler que, relativement à islam et à ceux qui le pratiquent, ce que Mme Bensouda appelle un gri-gri renvoie surtout à la superstition...ce qui est, fondamentalement, le contraire en même temps que l'opposé de la religion. Associer l'islam au gri-gri offrirait à n'importe quel sachant musulman un charmant cas d'étude.

Nous aurions pu, toujours avec mauvais esprit, rappeler qu'en sport, par exemple, et en football particulièrement, on appelle "gri-gri" aussi bien un porte-bonheur qu'un dribble particulièrement astucieux et mystifiant - Mustapha Dahleb, international algérien qui fit la gloire du PSG à la fin des années 1970, était un fervent pratiquant d'un gri-gri qui était plus (génialement) technique que musulman.

Ceux de Ronaldinho ou de Neymar, plus près de nous, n'invalident pas la proposition.

Il nous revient même que l'émission française Téléfoot, lors des phases finales des coupes du monde 1982 et 1994, salua les performances de l'équipe nationale du Cameroun par des reportages (assez banania) sur les... gri-gri et pratiques de quasi-sorcellerie des joueurs camerounais. Or il n'est pas notoire que le Cameroun fut un pays de musulmans, de dozos, de Sahéliens... Pas plus que d'imaginer que l'islam s'accommode dogmatiquement de pratiques relevant de la sorcellerie.

Géographiquement, le Cameroun a parmi ses voisins un petit pays qu'on appelle le Gabon. Pays dans lequel l'islam est très minoritaire - et même, à vrai dire, surtout pratiqué au Palais présidentiel. Pourtant, au Gabon, où l'islam et le dozoïsme ne sont pas plus majoritaires qu'au Cameroun, on a une définition du gri-gri qui ne renvoie pas à celle qu'en donne la fat Bensouda. Le texte que vous êtes en train de lire est publié par le site émanant d'un journal satirique gabonais né en 2001 et baptisé Le Gri-Gri International. Son fondateur, le Gabonais Michel Ongoundou Loundah n'est ni musulman ni islamophobe. Le choix du gri-gri comme titre d'un quinzomadaire satirique décapant comme le xhessel, pour lui et ceux qui l'ont accompagné dans cette héroïque épopée journalistique, ne renvoyait ni à l'islam ni à une éventuelle volonté de stigmatiser l'islam, les musulmans, les dozos ou généralement les Sahéliens.

De 2001 à 2008, date à laquelle le journal en exil cessa de paraître en papier pour passer sur le web, le titre a toujours connu un énorme succès populaire aussi bien auprès de Gabonais, logiquement, que de Congolais, de Tchadiens, de Sénégalais, de Béninois, de Burkinabés ou de Camerounais... qui tous, on l'imagine, ont une perception et peut-être une définition différente du mot gri-gri.

En décembre 2010, quelques heures après que le Conseil constitutionnel ivoirien eût investi le (vrai) vainqueur de la présidentielle, Laurent Gbagbo, la France de Nicolas Sarkozy mit en action son plan (commun, lol) de putsch médiatico-politico-économico-militaire contre lui. Aussitôt, les Ivoiriens de France, rompus aux manoeuvres assaillantes de Paris depuis 2002 et l'émergence de la rébellion armée meurtrière, décidèrent de prendre la rue et de marcher, de brailler, de gueuler, de hurler, de se faire entendre. Le Gri-Gri International, bien que gabonais, ayant toujours été pro-Gbagbo, a continué naturellement de l'être. Nous nous sommes rendus (Christine Zékou s'en souvient) aux premières réunions militantes dans les locaux de l'AGECA, rue de Charonne. Puis, dans la foulée, à la première manifestation organisée devant le Conseil constitutionnel français à Paris. Ayant troqué le stylo contre la caméra, nous avons sillonné cette foule grosse d'au moins deux mille âmes, tendant caméra et micro à qui voulait s'exprimer.

Rompus aussi aux manoeuvres médiatiques françaises, la défiance et la méfiance furent de mise à notre égard durant quelques minutes...

- C'est pour quel média ?

- Le Gri-Gri International.

- Le quoi ?

- Le Gri-Gri International !

A chaque fois, un éclat de rire et une soudaine confiance totale en notre caméra ont ponctué l'échange. Blanc comme nous sommes et nous réclamant d'un Gri-Gri, certes International, mais grrri-grrri quand même - écoutez bien, quand les gens le disent, ils mettent en moyenne 3 r, qu'ils soient Sahéliens ou Centraliens -, si les pro-Gbagbo avaient été des bouffeurs de gri-gri, serions-nous aujourd'hui en vie et toujours pro-Gbagbo ?

Si Fatou la fat avait travaillé et pris le temps d'entrer le mot gri-gri dans un moteur de recherches, voici ce qu'elle y aurait appris :

Etymologie : Il s’agit probablement d’un mot emprunté à une langue d’Afrique centrale.

Ce qui suffit déjà ridiculiser l'utilisation du terme gri-gri dans son développement.

Elle y aurait également trouvé ces quatre définitions (en creusant, on pourrait encore certainement affiner) qui achèvent de LA ridiculiser:

grigri \ɡʁi.ɡʁi\ masculin

1. Petit objet que l’on conserve par-devers soi pour écarter le mauvais sort ou les mauvais esprits.

2. Petit morceau de papier sur lequel le marabout écrit un texte, souvent un verset du Coran, et que l’on garde sur soi afin de se protéger.

3. Tout objet de petite taille auquel on attribue une vertu magique bénéfique ou maléfique.

4. Petit instrument utilisé par les amateurs d’escalade pour freiner la corde à laquelle sont encordés les grimpeurs.

TEXTE : GREGORY PROTCHE

Dictateur-adjoint blanc comme neige et blond comme un Nordique du Gri-Gri International.

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