Mercredi 19 juillet, les réseaux sociaux s'affolaient. Enième possibilité d'une libération du dernier président ivoirien démocratiquement élu et investi ? Presque. Plus compliqué que ça : la révision d'un des refus opposés à une légitime demande de libération conditionnelle... et donc, dans quelques semaines, mois ou années, on ne sait plus, la possibilité d'à nouveau demander une libération qui n'aura décidément plus rien d'anticipée, tant Laurent Gbagbo, bénéficiant de la présomption de culpabilité, aura passé déjà d'années en préventive... Le bon moment, selon notre Dictateur-adjoint, pour s'interroger, tout aussi légitimement sur la stratégie de défense connivente de l'avocat de Laurent Gbagbo, Me Altit.
J'ai compris, ok... vu que l'enjeu de la décision rendue hier (mercredi 19/07/2017) par la CPI n'était pas la libération de Gbagbo, mais la possibilité pour ceux qui auront à statuer sur cette libération de le faire avec l'ensemble des éléments à considérer (et donc de réelles chances de voir une démarche non biaisée aboutir), on peut conclure que c'est une victoire de la Défense.
Mais je suis comme Bololo, "l'ami des bons et des mauvais jours", celui qui vous remonte quand il fait gris et vous déprime quand le soleil brille... (Référence à un entretien avec Vincent Bolloré en 2007 ici-même, lors duquel il se vantait, ami des bons comme des mauvais jours, de continuer de payer ses employés en Côte d'Ivoire même quand le pays était paralysé).
Donc, c'est une victoire de la Défense Altit.
Questions.
Quand, en tout légalisme, hein, sans jamais rien remuer, ni le ciel ni la terre, ni les médias ni les élites, sans jamais choquer, heurter, provoquer et déranger les discours médiatique et politique dominant, en respectant formellement bien tout, on aura fini de venir à bout des tours et astuces infâmes de cette Cour pour leaders africains, on sera quand ?
Les plus optimistes de mes camarades pronostiquent fin 2017-2018... bon score pour un innocent !!!
Quand l'ensemble du monde sera convaincu de l'innocence de Gbagbo SAUF la CPI, continuera-t-on de scolairement tenter de répondre à ses demandes foireuses, de corriger ses documents bidonnés (dès le premier jour), de s'y retrouver dans le kafkaïsme délibéré de ses procédures vouées à user l'homme ?
Altit va engranger, je le prédis, de plus en plus de petites victoires à l'intérieur de la grande défaite qu'est ce procès. Inutile de le féliciter, il est payé pour son travail par qui de droit.
Cette CPI, qui n'a de cesse depuis sa naissance de se discréditer, la trouverez-vous soudainement vertueuse et honnête parce qu'un beau matin, avec la même absence de motif qu'elle l'emprisonna, elle libérera Gbagbo ?
Y verrez-vous la main de Dieu, en regrettant qu'il ait mis du temps à s'y retrouver dans toute cette histoire ?
La "victoire" d'une connivente stratégie de défense ? Au bout de tant d'années à exclusivement subir et réagir, sans jamais dénoncer et ridiculiser en le quittant un procès qu'aucun violeur d'enfant blanc n'aura attendu si longtemps ?
Je dis depuis novembre 2011 qu'il faut refuser de prendre part à la plaisanterie raciste qu'est le procès Gbagbo devant la CPI. Facebook est mon témoin ! Il faut quitter ce box des accusés. Gbagbo est innocent, les coupables sont ceux qui l'accusent, ceux qui sont dans le box des innocents !
Le contraire de ce que dit la CPI n'est pas la vérité, tant celle-ci à peu à voir avec celle-là.
La CPI est une prison dont les procès sont des anecdotes produites pour divertir.
Aller devant la CPI, c'est entrer en prison. Le procès n'a que peu à voir avec la peine. Le procès améliore le quotidien du prisonnier, l'agrémente, le dramatise, c'est tout. Il n'instruit rien (comment le pourrait-il, vu le sérieux des enquêtes). N'enseigne rien. N'éduque ou ne fait progresser personne et aucune question.
Accepter d'y participer, en reconnaître les énoncés, c'est se condamner à en accepter d'avance les verdicts attendus, les tracas administratifs et la nullité des débats.
Depuis novembre 2011, quand je dis tout ça, on me répond, d'accord, mais pendant ce temps-là, Gbagbo va faire quoi ? rester dans sa cellule ? Ca va donner quoi ?
Au bout de six ans de scandale international étouffé, et au lendemain d'une belle victoire en trompe l'oeil de la Défense, suis-je fondé à vous demander à mon tour : alors, ça a donné quoi d'accepter tout ça sans protester, sans quitter le procès, sans rester dans sa cellule ? Ce procès a fait progresser qui et quoi ? La vérité ?
Quel regard portent sur ce condamné qui purge son procès après sa peine les pays, les opinions qui devraient logiquement oeuvrer à le faire libérer sans condition ?
Bah, ils font comme lui, comme vous, comme moi : ils attendent la fin du procès...
Comment soutenir Gbagbo contre l'Injustice internationale s'il accepte de s'y soumettre, s'il contribue à son fonctionnement et s'il ne lui dénie pas le droit de le juger ?
Gbagbo n'est pas entre les mains d'honnêtes gens.
Attendre de ces gens qu'à l'usure, par caprice ou intérêt, ils fait-du-princisent un élargissement de Laurent Gbagbo n'est ni une stratégie de défense ni un projet politique.
La preuve : le FPI est cacochyme et ce procès bâclé qui devrait être bouclé depuis déjà plusieurs années bat son plein. N'y aurait-il un pas un (ou deux) problème(s) ?
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