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Le Gri-Gri International

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Côte d'Ivoire, Rechercher et Dire la Vérité / CR réunion Grenoble 2 juin 2016

Publié par Gri-Gri International Clotilde Ohouochi sur 14 Juin 2016, 09:05am

Catégories : #Côte d'Ivoire - Élections 2010, #Francophonie, #Françafrique

Côte d'Ivoire, Rechercher et Dire la Vérité / CR réunion Grenoble 2 juin 2016

Côte d'Ivoire, Rechercher et Dire la Vérité a été crée pour dire aux français ce que les media leur ont caché .Après Ronchin, une rencontre a eu lieu à Grenoble le 2 Juin, CR.

COMPTE-RENDU DE LA RÉUNION PUBLIQUE DU JEUDI 2 JUIN 2016 À GRENOBLE
Dans le cadre de ses activités, CI-RDV a organisé, le jeudi 2 juin dernier, une réunion publique à la Maison des Associations de Grenoble. Le thème « Médias, démocratie ? Regards et témoignages » a rassemblé six intervenants et mobilisé plus d’une vingtaine de participants.
Le président de CI-RDV, M. André Prochasson a, d’entrée de jeu, précisé les motivations qui ont prévalu à la création de l’association et les objectifs qu’elle poursuit. Il s’agit de prendre rendez-vous avec l’Histoire, en ce qui concerne les relations entre la France et la Côte d’Ivoire, en recherchant la vérité des faits basée sur des travaux irréfutables, en déconstruisant le discours officiel relayé par des médias peu enclins à un véritable recoupement des faits, et en informant l’opinion publique française sur la réalité de la guerre survenue en Côte d’Ivoire de 2002 à 2011 et le rôle qu’y a joué l’Etat français.
La parole est ensuite revenue à Mme Espérance Mémel. Avec une voix étreinte par l’émotion, elle a relaté la manière cruelle et les conditions douloureuses dans lesquelles son neveu, gendarme de son état, a été abattu, criblé de balles par des éléments des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (pro-Ouattara), et ce, plus d’un an après la crise post-électorale.
Toujours au titre des témoignages directs, l’ancienne ministre Clotilde Ohouochi a évoqué son propre vécu, en particulier, comment, en tant que personnalité proche de Laurent Gbagbo, elle a affronté les douloureux moments de la crise post-électorale. Menant une existence de reclus, dans une clandestinité totale à Yopougon, agglomération de plus d’un million d’habitants, réputée être le fief de Laurent Gbagbo. Une commune régulièrement et systématiquement pilonnée par les forces de la coalition internationale où tentait vainement de résister le dernier carré des fidèles du président ivoirien. En effet, la Communauté internationale conduite par la France, au lieu d’accéder à la requête de Laurent Gbagbo de recompter les voix pour départager les deux protagonistes de la contestation électorale, a préféré participer militairement aux combats aux côtés des forces pro-Ouattara, semant mort et désolation passées par la trappe de l’impunité. L’intervenante a évoqué les circonstances tragiques dans lesquelles elle s’est retrouvée en exil en France. Son témoignage est consigné dans un livre intitulé « Côte d’Ivoire : on ira jusqu’au bout » paru en 2013 aux Editions l’Harmattan. L’ancienne ministre a également fait le point sur les 300 prisonniers politiques qui croupissent toujours dans les geôles du pouvoir, certains sans jugement depuis 2011, auxquels il faut ajouter les 208 dont on n’a aucune nouvelle. Elle a aussi révélé à l’assistance l’existence d’exilés et de réfugiés ivoiriens depuis la crise post-électorale. Il faut en effet savoir qu’en 2014, la Côte d’Ivoire occupait le 14ème rang mondial des nationalités comptant le plus de réfugiés, avec 809 312 réfugiés, soit 1,5% du total mondial établi à 52, 9 millions de réfugiés. A l’échelle du continent, elle est le 7ème pays, après la République Centrafricaine. En mai 2016, le nombre total de réfugiés ivoiriens dans la sous-région s’établit à 44894 personnes. Ces réfugiés ivoiriens se trouvent pour la plupart au Libéria (21235), au Ghana (11 423 répartis dans les trois camps du HCR à savoir Ampain , Fettenta, Agyekrom), en Guinée (7389), au Togo (2512), au Mali (1022), au Cameroun (313), en Mauritanie (272), en Gambie (250), au Maroc (218), au Benin (180), au Niger (55) et au Burkina (10).
Puis Mme Ohouochi a rendu compte du procès de Laurent Gbagbo à La Haye et démontré la vacuité du dossier de l’Accusation. Certains témoins à charge se transformant au fil des audiences en témoins à décharge ou hostiles. Elle a rappelé la volonté de plus en plus manifeste du leadership et des peuples africains de sortir du Traité de Rome créant la CPI. Les griefs contre cette Juridiction internationale sont nombreux :
- partialité
- acharnement contre les Africains
- outil politique et bras séculier des grandes puissances, etc.
C’est à la 3è intervenante, Mme Karine Ballon, qu’est revenu le soin d’entretenir l’auditoire sur le rôle des médias dans la crise post-électorale en Côte d’Ivoire et, plus généralement, depuis l’accession de Laurent Gbagbo au pouvoir en 2000. Elle a décortiqué avec la rigueur de sa profession de documentaliste, soutenue par des références bibliographiques, l’action néfaste de la presse internationale, française notamment. En effet, les grands « spécialistes » des questions africaines rédigeaient des articles incendiaires, tendancieusement orientés où Laurent Gbagbo et son épouse de même que certains membres de son entourage étaient dépeints sous des traits les plus horribles et les plus détestables. Alors que le chef de l’Etat ivoirien tentait de contenir les coups de butoir d’une rébellion sanguinaire, venue du Nord et soutenue par la France. Mme Ballon a démontré que l’entreprise de démolition systématique de Laurent Gbagbo visait à servir la raison d’Etat. Le crime de ce dernier c’est d’être issu d’un moule non conventionnel aux yeux de la France et d’afficher des ambitions indépendantistes et souverainistes, prenant des décisions pour la conduite du pays indépendamment des injonctions des autorités françaises. Cependant dans cette grisaille, quelques journalistes ont tenté vainement de faire le travail d’investigation et de recoupement des informations mais ils ont été simplement ignorés ou ostracisés. Certains comme Théophile Kouamouo, fidèle à la déontologie et à la philosophie de la profession, ont préféré rendre leur démission pour ne pas être complices de la forfaiture. Aujourd’hui, selon Karine Ballon, les choses semblent évoluer positivement, en faveur de Laurent Gbagbo et de son combat pour une Afrique digne car, grâce à la conjugaison des actions de mobilisation exceptionnelle des Africains mais aussi d’autres citoyens du monde, l’opinion bouge. Des ouvrages et travaux importants, notamment ceux de Charles Onana, Fanny Pigeaud, François Mattéi, Bernard Houdin, auxquels il faut ajouter l’action soutenue des réseaux sociaux, contribuent largement à ce décilage progressif des Français.
M. Jean-Jacques Guigon, Conseiller Confédéral CGT Afrique sub-saharienne, Maghreb, Liban, qui connaît bien la Côte d’Ivoire où il séjourne régulièrement dans le cadre de ses activités syndicales, a dressé un tableau sombre de la gouvernance Ouattara. Le syndicaliste a mis en exergue les conditions de vie des ivoiriens qui se sont profondément érodées. Il a démontré que la croissance économique à deux chiffres dont se vantent régulièrement les tenants du pouvoir d’Abidjan n’est que poudre aux yeux et affichage propagandiste. La réalité est tout autre. La mauvaise gouvernance illustrée par la gabegie, les marchés de gré à gré et la corruption, est érigée en système de gestion politique. Au plan social, les libertés syndicales, associatives et politiques sont foulées au pied. Cela se traduit par l’immixtion intempestive du pouvoir dans le fonctionnement des syndicats, des partis politiques, des associations de la société civile. Cela se traduit également par un nombre important de prisonniers d’opinion et la répression systématique des activités de l’opposition contrainte à une situation de quasi clandestinité.
M. Kouamé Kra Félix, Secrétaire général de la FESACI (Fédération des Syndicats Autonomes de Côte d’Ivoire) qui nous a fait l’amitié de participer à notre réunion publique alors qu’il est en mission à Genève sur invitation du BIT, a, à la suite de son collègue Jean-Jacques Guigon, confirmé les terribles constats faits par ce dernier. Allant jusqu’à comparer la situation qui prévaut actuellement en Côte d’Ivoire à l’après Alliende quand le général Pinochet a installé un régime dictatorial au Chili. Sa confédération syndicale a subi les méfaits du pouvoir qui y a créé un bicéphalisme au mépris des règles et conventions nationales et internationales. Il a dénoncé la bipolarisation outrancière et manichéenne de la vie politique et sociale en Côte d’Ivoire, répartie en pro-Ouattara et pro-Gbagbo, les bons d’un côté, les méchants de l’autre, se regardant en chiens de faïence. Pour lui, la réconciliation reste un leurre.
Après ces interventions, M. Alain Chabert, Secrétaire de CI-RDV a fait part de sa sidération lorsqu’il a appris le rôle néfaste qu’a joué la France dans la tragédie ivoirienne. Il a réaffirmé sa volonté de poursuivre avec CI-RDV, l’information et la sensibilisation de l’opinion française.
La parole a été donnée à l’assistance pour poser des questions. Deux interventions ont retenu notre attention :
- Une anecdote rapportée par un ancien coopérant en Côte d’Ivoire dans les années 70, aujourd’hui, président d’association. Il a relaté sa rencontre avec la mère de Laurent Gbagbo, lorsqu’il préparait avec les autorités de l’Education Nationale, la politique « d’ivoirisation » des cadres et de transfert des compétences. Laurent Gbagbo s’était inscrit pour être professeur. Mais à l’appel, c’est sa mère qui s’est présentée, pour expliquer que la veille, son fils avait été arrêté par le régime de Houphouët-Boigny.
- Une question sur « Que font le Parti Socialiste et l’Internationale Socialiste aujourd’hui pour le camarade Laurent Gbagbo » ?
A cette question, Mme Clotilde Ohouochi a répondu « rien, aucune action de solidarité véritable», rappelant que des intérêts divergents et des cercles d’influence au sein du PS noient littéralement toutes initiatives en faveur de Laurent Gbagbo. Elle a noté que c’est pourquoi des actions comme celles qu’entreprend CI-RDV en direction de l’opinion française sont à saluer.
La réunion s’est achevée par les remerciements de M. André Prochasson et son invitation à adhérer à CI-RDV. Un pot de l’amitié organisée de main de maître par Marie-Claire Rivoire a mis fin à cette sympathique rencontre.

Texte : Clotilde Ohouochi, ministre ivoirienne et vice-présidente du FPI

Côte d'Ivoire, Rechercher et Dire la Vérité / CR réunion Grenoble 2 juin 2016
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