Sodexo, filiale américaine du géant gaulois de la restauration collective, située à Gaithesburg, dans la banlieue de Washington, emploie 110 000 personnes, fournit les « marines », des entreprises par centaines et même quelques administrations… Et est remarquablement classée, admirée, célébrée même pour sa politique d'emploi des femmes, des minorités, des handicapés. Pour autant, le légendaire syndicaliste, Andy Stern, à la tête du Services employees international union (SEIU) dénonce des apparences sympathiques masquant mal une « réalité nauséabonde ». Preuve de son talent « médiatique », Stern a réussi à convaincre le comédien Danny Glover de soutenir les quelques centaines d’employés de Sodexo et d’avec eux dénoncer des « salaires et conditions de travail dégradantes ». Selon Le Monde, « le policier qui lui attachera les poignets lors de son interpellation en compagnie de M. Stern et d'autres syndicalistes pour "infraction à la propriété privée rira avec lui de bon coeur : Danny Glover a si souvent interprété des rôles de policiers... » Malin comme un vieux singe, défendant des salariés américains pour qui « toute absence, tout retard sont sanctionnés, quel qu'en soit le motif" Stern a contacté les sections CFDT et la CGT de Sodexo. Qui, bonnes camarades, l’ont aidé le 25 janvier à perturber l'assemblée générale des actionnaires. Vice-président de Sodexo USA, Tom Mackall, admet, selon le quotidien de révérence, que, concernant les salaires, les chiffres du SEIU sont exacts, mais plaide qu'ils sont supérieurs à ceux des concurrents. Début avril, une représentante démocrate a demandé au GAO, auditeur US des comptes publics, d’ouvrir une enquête contre Sodexo, relative à de "possibles problèmes sanitaires" dans la nourriture livrée aux marines (la bactérie Listeria). Le tout à l’approche du la reconduite d’un contrat portant sur plus de 4 milliards de dollars.
Texte – Grégory Protche Photo – AP/Jacquelyn Martin
PS : article initialement paru ici même le 21 avril 2010