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Le Gri-Gri International

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#CauseDuMoment / Pourquoi je suis marraine du collectif Vi(h)e Pluri-elles, par Princess Erika

Publié par Gri-Gri International sur 12 Décembre 2014, 08:00am

Catégories : #Le feuilleton littéraire de Princess Erika, #Gos et Gars du moment, #Santé

#CauseDuMoment / Pourquoi je suis marraine du collectif Vi(h)e Pluri-elles, par Princess Erika

Je suis une fille de terrain, une ter-ter qui travaille avec les moyens du bord, depuis toujours.

Quand j'étais petite, j'ai fait partie des J.E.U. (jeunes éclaireurs unionistes de France).
Je connais la débrouille, le partage, la vie de groupe, la solidarité, la redistribution et le collectif.
Mes parents m'ont élevée dans le soin de reverser une partie de ce qu'on gagne car on ne fait rien seul. "On est ensemble", c'est la devise que j'entendais régulièrement à la maison.

Au village, il y a toujours quelqu'un de plus faible que soi à qui venir en aide. Bon, je ne suis pas née au village mais mes parents ont des valeurs fondamentales qu'ils m'ont transmises naturellement.

En 2000, avec pas mal d'amies chanteuses ( Lâam, China, Julie Zenatti, Nicoletta, Anggun, Deedee Bridgewater, etc...), nous avons créé Les Voix de l'Espoir pour la Chaîne de L'Espoir. Nous voulions apporter notre soutien aux enfants qui n'avaient pas la possibilité d'être soignés dans leur pays d'origine. Pendant 4 ans tous les 8 mars (date symbolique), nous avons organisé plusieurs concerts avec comme objectif : lever des fonds pour la création d'un service de pédochirurgie dans un hôpital à Dakar. Un single que j'ai écrit et composé est sorti en 2001 "Que serai-je demain".

Quand j'ai participé à la Ferme Célébrités en 2005, j'ai reversé 30.000 euros à l'association Routes du Sud, qui a pu remettre entièrement en état une école et repavé certaines rues d'un quartier délabré de Bamako. Je suis très fière d'avoir participé à ces rénovations même si mon passage dans cette émission m'a valu moult critiques à l'époque, je m'en fous !

Le collectif Vi(h)e Pluri-elles est un ensemble d'associations qui prennent en charge les femmes touchées par le Vih et/ou le sida. Souvent rejetées par leur famille quand celle-ci est au courant, elles s'isolent et gardent ce lourd secret pour elles. Parler est tabou, cette maladie est tabou...

Il s'agit aussi de femmes migrantes, infectées dans leur pays d'origine ou en France et qui apprennent leur séropositivité au cours d'un examen de grossesse. Avec l'isolement vient la précarité et les femmes n'ont plus d'autre recours que les associations, qui les orientent vers des foyers, des lieux d'accueil, des assistantes sociales, des médecins, etc...

Nous avons fait quatre conférences à travers la France où j'ai pu rencontrer les soignantes et les patientes.

A Marseille, j'ai été particulièrement émue par la dirigeante d'Afrisanté. Elle se bat pour garder sa structure ouverte car les femmes qu'elles hébergent n'ont que ce lieu pour survivre et trouver du réconfort. Elle ne bénéficie d'aucune subvention. Quand je suis partie en vacances à Sanary, plusieurs femmes d'Afrisanté sont venues me rencontrer. Elles m'ont raconté leurs parcours douloureux. J'ai pleuré en entendant comment certaines étaient rabaissées par leur compagnon ou un membre de leur famille, un collègue de bureau, qui, profitant de leur isolement et leur peur d'être dénoncées, les humiliaient menaçaient et maltraitaient de plus belle.

Pour la plupart des femmes séropositives leur vie sexuelle est altérée, leur corps déformé (lipodystrophie), leur avenir affectif compromis.

Mon premier prénom est Onguétou. Dans la langue de mon père, ça veut dire "sorcière qui protège la tribu". Quelquefois je prends cette appellation très au sérieux et je me sens un peu comme une guérisseuse.

En tant que marraine de Vi(h)e Pluri-elles, j'ai tout de suite pensé à chanter. Mon mode d'expression, le chant, est un remède, c'est celui que je propose en tous cas. Je sais le préparer et l'administrer, c'est mon métier !

Anna Joffo, auteure de talent, me propose une première mouture de texte, je retravaille, écris mes parties, trouve une suite d'accords, une mélodie. Puis je suis allée enregistrer chez DJ Redeyes, un jeune réalisateur qui travaille entre autre avec Sexion D'assaut.

Pendant les conférences, je n'ai pas pu chanter la chanson car le dispositif ne s'y prêtait pas. Je l'ai interprétée la première fois au Louxor pour la journée de la Disance organisée par Aides.

"La vie sans sida", c'est possible. C'est le titre que j'ai choisi en définitive. Car la parole d'espoir est thérapeutique.

"La vie sans sida", car quand on prend bien son traitement et qu'on est bien suivie, la charge virale peut descendre au point de n'être plus détectable dans le sang.

Parce que ces femmes sous traitement sont en meilleure santé au bout du compte que d'autres.

Je ne me pose pas comme une héroïne ou une gladiatrice des temps modernes, mais je trouve incroyable que si peu de personnalités s'intéressent à cette situation.

J'en ai sollicité beaucoup qui ne m'ont pas répondu et je m'en souviendrai !

Thierry Ardisson m'a invitée samedi dernier pour en parler dans son émission Salut les Terriens et je l'en remercie vivement.

Pas sûre que vous me verrez dans Touche pas à mon Poste...

Nous sommes dans une époque où le buzz règne, la posture médiatique est de mise et la médiocrité dirige.

Je refuse cet état de fait et je continuerai de me battre pour les causes qui me semblent justes et nécessaires et j'espère que celle-ci sera entendue, prise en compte et défendue.

Texte / Princess Erika

Pour aller plus loin:

Le site Sida Info Service
Le site Afrisanté
Le site La chaîne de l'espoir
Le site de Princess Erika

10 femmes contre le sida de Cathy-France Ziouar et Hélène Cardin ed. Autrement

SOURCE

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