From Dame AFP herself.
Les deux candidats en lice au deuxième tour de la présidentielle à Madagascar criaient victoire samedi au lendemain du scrutin, s'accusant mutuellement de fraudes, bien que les observateurs n'aient pas encore fait état de manipulations.
A 17H30 (14H30 GMT), la Commission électorale indépendante (Cenit) avait publié des résultats ne portant que sur 641 bureaux de vote sur 20.001.
Sur cet échantillon, non représentatif, le candidat du pouvoir en place, Hery Rajaonarimampianina, menait avec 52,08% des voix face à son adversaire Robinson Jean LouisRobinson Jean Louis, qui défend les couleurs de l'ancien président Marc Ravalomanana.
Mais cela n'empêchait en rien les deux camps de crier déjà victoire: Robinson Jean Louis a dit à l'AFP qu'il pensait avoir fait 56% des voix, tandis que le camp de M. Rajaonarimampianina revendiquait entre 60 et 65%.
Ni Marc Ravalomanana, l'ex-président déchu exilé depuis plus de quatre ans en Afrique du Sud, ni Andry Rajoelina, l'homme qui l'a renversé en 2009, n'ont pu se présenter à cette présidentielle, la communauté internationale craignant des troubles. Ils s'affrontaient donc par candidats interposés.
"Il y a eu des fraudes massives", a affirmé à l'AFP samedi M. Jean Louis, évoquant même la découverte d'"un avion entier" de bulletins déjà cochés en faveur de son adversaire.
Selon lui, l'urne était déjà "à moitié remplie de bulletins" quand les gens ont commencé à voter là où est inscrit Andry Rajoelina.
Réplique immédiate de Rinah Rakotomanga, la porte-parole d'Hery Rajaonarimampianina: "De notre côté, nous n'avons pas fait de fraudes, mais eux, ils en ont fait, nous avons des preuves."
Ni la Cenit, ni les forces de l'ordre, ni les observateurs internationaux contactés par l'AFP, n'ont cependant constaté de telles fraudes.
"C'est un peu triste", a réagi Béatrice Atallah, la présidente de la Cenit, regrettant que "certaines personnes insinuent que même l'hélicoptère qui collecte les résultats transporte des bulletins précochés."
"Premièrement, c'est pour cette raison que nous avons toujours demandé des représentants des candidats dans les bureaux de vote. Deuxièmement, au sein de la Cenit, il y a une place réservée aux représentants des candidats", a-t-elle ajouté, notant que des observateurs avaient ouvert "des petites enquêtes sur la véracité de ces éventuelles fraudes".
Alors que la plupart des missions d'observation déployées sur place devant rendre publiques leurs conclusions dimanche, la Francophonie s'est déjà montrée satisfaite, à quelques détails organisationnels près.
"Attendre les résultats calmement"
"On n'a pas observé de fraudes, non, mais on n'était pas partout", a indiqué à l'AFP la Canadienne Louise Fréchette, la chef de la mission francophone.
Suite et fin ICI.