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Le Gri-Gri International

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Quand Régis Debray lançait Pétré-Grenouilleau pour enfoncer Haïti # 3

Publié par Gri-Gri International sur 6 Février 2010, 06:41am

Catégories : #En forme

Ribbe debray

Dès 2002, à Valérie Terranova, très proche de Jacques Chirac, officiellement conseillère à la Présidence de la République pour la francophonie - officieusement, elle s'occupait aussi du Japon et des bonnes oeuvres d'Omar Bongo - (…), j'avais tenté d'expliquer les origines haïtiennes des Dumas et la nécessité d'assumer avec dignité notre passé esclavagiste pour mieux combattre le racisme. (…) Ce qui fut retenu à l’Élysée était l’imminence des célébrations du bicentenaire, le fait que les anti-napoléoniens s’organisaient à Port-au-Prince, la dangerosité de certains nègres français (…) et l’urgence de parer le coup en montant rapidement une expédition punitive. Il fallait un général. On choisit Régis Debray et on lui assigna une double mission. D’abord constituer un rempart d’intellectuels contre la montée des revendications « mémorielles » en France. La seconde mission était de saboter le bicentenaire de l’indépendance d’Haïti et de prêter main forte à un probable coup d’Etat décidé par Washington contre Aristide, premier président démocratiquement élu de l’histoire d’Haïti et qui avait l'audace d’évoquer le passé peu glorieux de la France : 150 ans d’esclavage, 1 million d’Africains déportés, 5 millions de morts en Afrique du fait de cette déportation d’une part, un racket de 21 milliards de dollars imposé manu militari par Paris en 1825 d’autre part. Debray, devenu grenouille de bénitier, était l’ami intime de la soeur de Dominique de Villepin, Véronique Albanel, épouse d’un général de l’armée de l’air dont Villepin envisageait de faire le chef d’état-major des armées. La générale animait une mystérieuse association en télépathie avec le Vatican, dénommée Fraternité-Universelle, disposant en apparence de gros moyens, et qui était présente, sous prétexte d’intervention humanitaire, sur tous les points chauds du tiers monde et en particulier en Haïti. Cette Mata Hari de confessionnal recrutait à Sciences Po, via l’aumônerie. 
Debray, ravi de pouvoir se prosterner aux pieds des puissants du moment : Chirac, Villepin, allait redevenir, comme sous Mitterrand, le conseiller du prince. (…) Le « médiologue » battit d’abord le rappel des écrivains haïtiens et antillais. Tout le monde n’est pas insensible à un contrat d’auteur, à une visibilité dans les médias, dans les colloques, à un poste dans l’université, à une enveloppe pour une association, à une décoration, à un visa pour un parent, un ami, une maîtresse, à une naturalisation. Ensuite, il fallait trouver des historiens qui puissent minimiser l’esclavage transatlantique. Les choix se portèrent sur Olivier Pétré-Grenouilleau, obscur maître de conférences à l’Université de Lorient, qui venait de soutenir une thèse plus que contestable expliquant en gros que les pires esclavagistes étaient les Africains et les Arabes et que la traite atlantique était une oeuvre de charité au fond assez ruineuse pour les négriers français et les colons antillais.
(à suivre)

Photo - GP (avec le numérique à Ma Solange Oussou) & DR



PS : www.claude-ribbe.com

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