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Le Gri-Gri International

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De la pluie, de la corruption et de l'État - Chroniques Tchadiennes de Patrice de Charette

Publié par Patrice de Charette Justices d'ailleurs www.legrigriinternational.com sur 15 Octobre 2013, 06:15am

Catégories : #Tchad

Déby à l'Élysée déc 2012

Idriss Déby à l'Élysée en décembre 2012

Sur le passionnant site Justice d'ailleurs, régulièrement nourri de chroniques tenues par des juges français envoyés à travers le monde pour y effectuer des missions ponctuelles, dans le cadre des coopérations judiciaires, nous découvrons (nous ne manquerons pas de continuer dans les jours à venir à vous renvoyer vers ce site) une Chronique tchadienne des plus stimulantes. Sans complaisance, simple, direct, clinique, le point de vue est riche d'informations sur la réalité tchadienne.

Voyez-vous même.

Les dames balai de la municipalité n'arrivent plus à évacuer le sable apporté par le vent sur les grandes avenues de la capitale. L'automobiliste et le motard ayant une tendance naturelle à rouler sur le goudron plutôt que sur le sable, celui-ci s'accumule sur la partie droite des chaussées, ou sur la totalité pour celles qui ne connaissent pas le balai. Les pluies bouleversent la surface du sable, y créant bosses et ravinements et transformant progressivement les avenues en pistes sahariennes.

L'arrivée de la pluie en juin est un moment magique. Avec l'ami Christian, venu travailler sur le casier judiciaire, nous nous sommes retrouvés sur la terrasse pendant de longues minutes à regarder la première pluie tomber. De puissantes odeurs montent de la terre mouillée, la température chute tout à coup de 10°, ce qui donne l'impression de revivre après plusieurs mois entre 45° et 50°, un petit vent frais arrive par le travers. Les crapauds sortent et se mettent à chanter ; leur chant est à dire vrai modérément mélodieux, puisqu'il tient plutôt de l'aboiement rauque, mais on l’entend avec plaisir car il est le signe de la fraîcheur retrouvée.

Pour les habitants des quartiers bas de la capitale, nulle magie ni plaisir, mais au contraire une calamité, avec des inondations considérables en raison de l'absence ou du mauvais fonctionnement du réseau d'évacuation des eaux pluviales. Notre comptable, cerné par les eaux, ne peut plus utiliser sa moto et nous devons l'extraire de son habitation avec l'un de nos solides 4x4, qui revient crotté jusqu'au toit.

Alors que la pluie revient chaque année avec une régularité d'horloge, la municipalité semble frappée de stupeur par le phénomène. Elle attend donc le milieu de la saison pour s'aviser de la nécessité de curer les canaux d'évacuation des eaux. Elle fait alors avec un souci de division du travail qui force l'admiration : une première équipe mécanisée vient enlever les grosses dalles de béton qui recouvrent les canaux, une seconde vient enlever les boues et détritus et les laisse au bord des canaux et une troisième arrive plusieurs semaines plus tard pour les évacuer. Dans l'intervalle, la pluie a dispersé la pestilence dans tout le voisinage, rendant malades des centaines d'habitants.

Lire absolument la suite ICI.

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