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Article initialement paru
in Échos du Nord n°234
Suite et fin de
Environ un mois plus tard, ce sera la rencontre à Libreville avec sa petite majesté. Puis contre toute attente, la première édition est organisée sans agenda précis et sans planification préalable, dès le mois de juin 2012. Un Davos sous les tropiques. Avec la seule différence qu’à Davos, ce sont les participants qui paient leur participation au forum et leur hébergement. Au New York Forum Africa, sa petite majesté, assis en prédateur sur les fonds publics, fait trinquer l’Etat. En y incorporant bien sûr le cachet d’Attias et ceux de tous les intervenants. Attias a flairé que le filon gabonais est très productif. Il va s’incruster. Faisant miroiter les perspectives les plus prometteuses au pigeon Ali Bongo. Promesse de construction d’un hub à Port-Gentil, sans suite ; promesse d’intégrer les recommandations du Forum au G20 qui se tenait au Mexique. Rien. Du pipo. Un lobbying sans atours auprès d’Obama. Resté sans lendemain. Mieux, le Gabon est épinglé dans une affaire de transfert d’argent liquide via le coiffeur de sa petite majesté, Derek. L’affaire est dénoncée par le Wall Street Journal, sans compter auparavant les affaires Joe Slavitz, un ancien lobbyiste de Bongo père, amènent les autorités américaines à observer des mesures de précaution vis-à-vis de ce prince sous les tropiques. La communication d’Attias est opérationnelle rien que par les ors de ses décors. Au-delà, elle ne porte aucun fruit. Depuis 2012, Ali Bongo n’a pas été capable de le comprendre. Et les scandales qui commencent à grignoter les Attias ne l’interpelleront pas plus. Comment en trois ans ne pas pouvoir se réveiller et revenir à la réalité ? Impossible est sa petite majesté. Tout ce qui brille est or pour lui. Il ne verra jamais et ne se rendra jamais compte de la machination des Attias. Cecilia, la moitié de Richard, fera miroiter au couple Bongo Ondimba les bienfaits de sa fondation. Là aussi un gros bluff. Aux magazines français, elle vend son affaire en parlant d’actions en faveur des ONG à travers le monde, dont le Gabon. En réalité, la Fondation Cecilia Attias n’est intervenue qu'à travers un don de 5 000 dollars, soit un peu plus de 2 millions FCFA à l’ONG gabonaise Arc-en-ciel. Mais elle ne se gênera pas d’affirmer au Nouvel Observateur qu’elle intervient « sur plusieurs territoires et avec plusieurs ONG dans différents secteurs ». Quid de cette affaire où il se susurre que cette ancienne première dame aurait été épinglée à l’aéroport de Libreville avec des devises en quantité ? De mémoire, il ressort que les Attias n’ont toujours pas démenti cette information et ne le pourront probablement pas.
Combien coûte le New York Forum Africa au Trésor gabonais ? Attias, qui s’est servi de Stéphane Fouks pour amadouer Laurent Fabius - un de ces conseillers aurait avancé qu’il « n’est pas né de la dernière pluie » - pour l’enfariner, s’empressera de donner aux journalistes le montant de 4 millions de dollars soit environ 2 milliards de FCFA. Faux ! A vos calculettes. 1 500 invités coûteraient combien en titres de transport si, avec le fait qu’une bonne partie du voyage se passe en first et en business class ? Depuis que les hôtels sont passés sous la gestion d’une nébuleuse appelée Wally Resorts and Luxury Hotels, la nuitée a flambé à Libreville. Le prix de base dans les hôtels oscille entre 180 000 et 200 000 FCFA. Les suites souvent prisées par une catégorie de participants se situent à 4 fois ce prix. Le transport et les per diem des intervenants de la trempe de Fabius ne se négocient pas à moins de 10 petits millions de FCFA. Mais bien plus. Les frais de communication. Tous les frais techniques et autres. La barre des 4 millions de dollars est dépassée. En réalité, la langue d’Attias a dû fourcher et s’est peut-être lâchée sur le cachet que lui reverse sa sérénissime petite majesté Ali Bongo Ondimba.
Le New York Forum Africa s’installe à New York pour les prochaines éditions. Le Gabon devient étroit pour sa petite majesté. Toujoursavecles fonds du contribuable. Et en plus cher. Et si sa petite majesté initiait simplement son propre déménagement en commençant par déplacer ses « jouets »... ? Signe avant-coureur !
Photo - dr Texte - Ramses Franck
Échos du Nord n°234