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Le Gri-Gri International

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Wattao, l'ami d'Hondelatte, népotise à Doropo son "Wattaoland"

Publié par Benjamin Silué www.nouveauocurrier.net www.legrigriinternational.com sur 3 Janvier 2014, 11:00am

Catégories : #Côte d'Ivoire - Élections 2010

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Article paru initialement dans le Nouveau Courrier n°961 (29&29/12/13) sous le titre Rançonnage, trafics de tout genre...Doropo : comment Wattao et sa famille règnent en maitre

L’ex-chef de guerre Issiaka Ouattara dit Wattao et sa famille règnent en maitre et pillent en toute impunité Doropo (91 Km de Bouna) qu’ils contrôlent avec leurs hommes en armes et leurs réseaux. Enquête sur le «Wattaoland ».

« Dès que l’arrivée du président du FPI a été annoncée, les informations que nous avons recueillies faisaient état de ce que ce meeting ne se tiendra pas. L’information que nous avons reçue c’est que ce refus a été annoncé par le père de Wattao. Il dit que le meeting du FPI ne se tiendra pas parce qu’ils disent qu’ils ne veulent plus du FPI dans leur zone ». C’est ce qu’a confié au Nouveau Courrier une source sur place. En empêchant le meeting du FPI le jeudi 19 décembre dernier à Doropo, l’actuel commandant adjoint de la garde républicaine et sa famille avaient bien de chose à dissimuler.

L’or illégalement exploité

Selon nos investigations, la famille de Wattao contrôle toute l’économie de la région : des prélèvements de redevances sur l’anacarde à l’exploitation clandestine de l’or en passant par la filière bétail. Rien ne lui échappe. Leur hégémonie est totale. « L’or est exploité illégalement et les bénéfices directes reviennent au père de Wattao », explique une source crédible sur place. L’ex-chef de guerre pro-Ouattara a délégué la gestion des activités pour le contrôle du département à son géniteur Ouattara Sorgo dit Issouf qui est sur place. C’est lui – aidé par ses hommes en armes – qui constitue l’écran de fumée. Son fils ayant choisi de ne pas être aux premières loges puisqu’il est basé dans la capitale économique. « Personne ne peut exploiter l’or sans l’autorisation du père de Wattao qui agit sur instruction de Wattao ». À la mi-décembre 2013, il y a seulement quelques jours, expliquent les populations, dans le village de Danoua, un jeune exploitant a été dépossédé de la mine qu’il exploitait par les hommes de Morou Ouattara au profit de Ouattara Sorgo. Les résultats de cette exploitation illicite de l’or sont perceptibles. A Kalamon (village situé à 20 Km de piste de Doropo) où des jeunes Burkinabés ont également voulu empêcher le meeting du FPI ce 19 décembre, un luxe insolent accueille tout visiteur avec stupéfaction : villas basses et duplex avec climatisation, à l’instar de celles de Cocody. « C’est un com’zone qui veut prendre en otage une région. Wattao veut avoir son «Wattaoland» et il ferme la porte à la république », a dénoncé Affi N’Guessan après la fin de non recevoir de rentrer dans la ville le 19 décembre qui lui a été imposée par le petit frère du commandant adjoint du Centre de coordination des décisions opérationnelles (Ccdo) Ouattara Soualio et sa bande.

Des redevances perçues sur l’anacarde, le parc à bétail sous leur coupole

C’est le père de Wattao qui contrôlait jusqu’il y a peu le parc à bétail de Doropo. En effet, entre 2001 et 2002, les taxes étaient perçues par la mairie. Mais avec la rébellion du 19 septembre 2002, les taxes étaient prélevées au profit de Ouattara Sorgo. Et ce jusqu’à février 2012. Soit 10 ans de prélèvements illicites avant de rétrocéder finalement la gestion du parc à bétail à la mairie après une « bataille » menée par l’ex-préfet de concert avec la municipalité. Jusque-là, le père de Wattao n’a toujours pas digéré ce camouflet.
Doropo étant une forte zone de production d’anacarde, le clan Wattao étend ses activités de pillage systématique de l’économie à la commercialisation de cette culture de rente. « A ce niveau, il y a encore des redevances qui sont prélevées au profit de la même famille. Donc Wattao règne sur cet empire et il veut que son règne aille le plus loin possible. C’est pourquoi chaque fois qu’il y a des élections, il choisit un candidat qu’il peut contrôler et les emmener à exécuter ses diktats », nous a-t-on fait remarquer.

Intimidations et trafics d’influence

Les intimidations et menaces sont récurrentes. Aux dernières élections législatives de 2011, se sentant en insécurité, le candidat indépendant Charles Kambiré a fait la demande et trois policiers lui ont été affectés. Mais Wattao a dépêché le commandant FRCI « de secteur » chez lui « pour désarmer les policiers ». Alors que ces policiers ont été affectés par le directeur des unités d’intervention de la police nationale le commissaire Kouyaté Youssouf. Aux municipales, l’ex-chef de guerre a, à travers ses hommes, menacé l’ex-maire FPI de Doropo en lui enjoignant de retirer sa candidature.

Doropo, zone de non-droit

Doropo est actuellement une zone hors du contrôle de l’autorité de l’Etat. Les autorités administratives et les forces de l’ordre (gendarmes, policiers et militaires) n’ont aucune autorité face à ses hommes et à la horde de jeunes et ex-combattants à la solde de Wattao. Il y a peine un mois, le député RDR de Doropo, coopté par Wattao, a violemment administré une gifle au commandant de brigade, l’adjudant Kouakou. Même le 19 décembre dernier, alors que les jeunes surexcités voulaient rééditer l’exploit de Doropo à Kalamon, l’un des meneurs a renversé un jeune garçon avec sa moto. Les gendarmes sans armes venus de Bouna et qui suivaient le président du FPI qui voulaient s’approcher ont été clairement mis en garde. « Si tu touches à ma moto tu vas voir », avait-il menacé. L’ex com’zone et les siens qui craignent avec la normalisation de perdre le contrôle des pans entiers de l’économie qu’ils régentent depuis la rébellion de 2002 au détriment de la majorité de la population qui vit dans la pauvreté, étouffent toute voie dissidente de s’exprimer notamment le FPI.

Photo - dr    Texte - Benjamin Silué

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