Dernièrement, on a appris que : 1) Sexion d'Assaut - malgré des ventes colossales dans le contexte actuel : 300 000 albums... ça fait rêver Zazie, croyez-le bien -, ne sera pas invité aux Victoires de la Musique. Le directeur des Victoires osant même déclarer : « Il n'est pas rare qu'un groupe n'éclate pas pour un premier album ». Eux qui sont repris (et donc salués) par Snoop Dog et les jeunes Patriotes de Gbagbo... 2) Les Victoires des "musiques urbaines" sont délocalisées dans le temps et l'espace : enregistrées un mois avant les vraies, non pas au Palais des Congrès à Paris, mais au Zénith de Lille. Avant d'être injectées, en suppositoires audiovisuels, pendant le déroulement de l'autre soirée, la vraie, celle des Blancs... Booba, par communiqué de presse sur le site de Tallac records, a fait savoir qu'il ne cautionnerait pas par sa présence une telle soirée.
En octobre dernier, répondant à une proposition du site Enquête & Débats - manière de pendant à droite de Rue89 (mais en plus indépendant, puisque jamais soutenu par Areva...) -, le Gri-Gri a publié une défense du groupe de rap Sexion d'Assaut. Victime d'une scandaleuse campagne de presse appelant au boycott, orchestrée par des milices communautaires gay ultra-représentées dans les médias gaulois.
Il nous a donc semblé opportun de republier ici même cette tribune, parue initialement sous le titre "Elisabeth Lévy et Laurent Gerra devraient défendre Sexion d'assaut".
Pendant la coupe du monde de foot, on a accusé les bleus de ne pas aimer la France, d'être mal éduqués, des symptômes de la faillite de l'intégration. Une piste fut peu explorée… qui était pourtant - pour ceux qui ont pratiqué le foot en club - tout à fait évidente…
Si Gourcuff ne plaisait pas à certains joueurs… Ribéry, Anelka, etc. Ce n'est pas parce qu'eux étaient des cailleras convertis et lui un bouffon coq gaulois… mais, peut-être, parce que Gourcuff est un fils de dirigeant, race honnie des footballeurs… qu'ayant répondu à une interview de Tétu (1) et ronaldisé jusqu'à l'indécence dans les pubs, il est devenu une "icône gay"… ce qui est à peu près aussi apprécié dans un vestiaire qu'un fils de dirigeant…
Pourquoi cette possible explication est-elle si peu sortie ? Pour la même raison que peinent à tomber les vraies-vraies condamnations contre Sexion d'assaut. C'est pas que l'homophobie soit populaire. C'est que le combat contre elle est pas fédérateur… Stalinienne dialectique de l'intérêt général face aux revendications catégorielles. Occupons-nous d'abord des pauvres (et donc des pédés pauvres aussi). Car ils sont plus nombreux.
Est-ce que je défends Sexion d'Assaut ? Je serais tenté de répondre, avec le cynisme décomplexé du sarko-lepéniste cocu que, comme TF1, j'ai un public à nourrir et que je suis pas convaincu qu'il ait, en la matière, les pudeurs des chroniqueurs de Morandini.
Alors que le groupe perdait le soutien de Fun radio Belgique (lol), des spots de pub Sexion d'assaut lardaient les programmes de TF1… L'homophobie, comme le racisme, quand ça rapporte, ça devient presque une opinion, non ? Si TF1 ne les lâche pas encore complètement à l'heure où j'écris ces lignes (lundi 11 octobre, à 6H49), c'est qu'ils continuent, eux, de rapporter plus qu'ils ne coûtent…
Messieurs les gais censeurs, commercialement, dans la France de 2010, vous pesez moins que Sexion d'assaut…
C'est pourtant pas faute, de la part des gitons morandiniens, d'appeler chaque soir à des sanctions. Un seul mot d'ordre : au trou les marabouts ! Chez Morandini, sur les gays et l'homophobie, on a le sourire décalé qui se fige en rictus… Allez savoir pourquoi.
Et les apôtres de la liberté d'expression, les Zemmour, sont-ils prêts à défendre celle-là, de "libre" expression ? Et Finkielkraut, Frèche (r.i.p.), Vanneste, Pétré-Grenouillau et leurs "souteneurs" anonymes ! J'espère bientôt les retrouver à mes côtés. Et Elisabeth Lévy ? On a bien besoin de son abattage, de sa fougue et de son entregent.
Même Didier Bourdon, qui trouvait et chantait "qu'on ne peut plus rien dire"… ça aurait du poids le soutien d'une Folle en cage… Patrick Sébastien… Et tous les laïcards qui "ripostent" en crachant des mollards de petits Blancs humiliés à l'école qui leur retombent sur les pieds… viendront-ils défendre la liberté d'expression des rappeurs noirs pas pro-gays ? Pas de loi Gayssot à redouter, les copains… même pas besoin d'être courageux. Suffit d'être conséquent et cohérent. Si c'est un principe : s'y tenir. Si Redeker a le droit de parler et de dire ce qu'il veut, Sexion d'Assaut aussi.
Si je défends Sexion d'assaut, c'est, en premier lieu, pour contrer le discours des milices communautaires à indignations sélectives et méthodes gerbantes… j'ai plus de larmes… Après le raciste et l'antisémite, l'homophobe… L'homophobe noir et rappeur. En grattant un peu, on finira bien par prendre un des Sexion d'assaut en flagrant délit de musulmanisme…
Difficile, convenez-en, de résister au devoir moral, pour un journal satirique, de se retrouver en face d'Act Up… (oui, je sais, c'est pas Act Up là qui est en jeu, mais c'est tellement pareil… J'ajoute que, de l'aveu même d'ancien dirigeant d'Act up, les milices gays peinent à trouver le courage d'aller en banlieue discuter, débattre et confronter… faire chanter les médias et les annonceurs coûte tellement moins…).
Pour finir, a priori les poursuites ne concerneront que les propos rapportés en interview… ceux contenus dans les disques (comme dans trois-quarts des disques de rap) seront couverts par la licence poétique, qui depuis Flaubert et Baudelaire protège les auteurs dans la plupart des cas. Et par la prescription (l'utile idiot député Grosdidier s'en souvient sûrement…).
La première fois que j'ai entendu Sexion d'Assaut, c'était dans la bouche d'un enfant de 7 ans. L'âge où l'on commence, dans les cours de récréation normalement constituées, à se traiter de con, de salaud et de… pédé… sans qu'il n'y ait ni homophobie ni homosexualité en jeu.
Texte - Grégory Protche (Rédacteur en chef du www.legrigriinternational.com)
Bonus
PS : suite à un courrier du rédacteur en chef de Têtu, une correction est à apporter : Gourcuff a été élu icône gay par le mensuel, mais n'y a pas donné d'interview. (Ce qui ne change en rien la démonstration).