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Le Gri-Gri International

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Politique étrangère de la France : l'élection d'Ahmadinejad, non, celle d'Ali Bongo, oui...

Publié par Gri-Gri International sur 22 Novembre 2009, 16:07pm

Catégories : #Politique

Leurs élections respectives ont suscité le même désavoeu général... et pourtant Ali Bongo se fait, lui, officiellement recevoir, en même temps qu'adouber, à Paris par le Mollah Sarkozy.






Parmi les choses qui ont changé au Gabon depuis l'élection d'Ali Bongo

. En plus d'une élection à la Chirac 2002, le nouveau régime gabonais bénéficie d'un renouvellement considérable dans l'attribution des charges ministérielles. Outre "M. Gendre", Paul Toungui, restent au gouvernement, autour d’Ali Bongo : à l’Intérieur (donc un poste aussi subalterne qu’honorifique) Jean-François Ndongo ; Laure-Olga Gondjout (elle aussi à un poste stratégiquement mineur… la communication) ; Angélique Ngoma (qui ne conserve elle que le ministère de la Défense… une bagatelle)…

. Parmi les réformes qui suscitent l’adhésion et l’admiration de l'impayable mais très achetable Jeune Afrique : « les fonctionnaires doivent demander leur détachement ou des congés sans solde pour s’adonner aux joies (au pluriel dans le texte) du syndicalisme ou de la politique. » Je dis pardon ! Ça c’est pas une réforme de pédé ! C’est même courageux…

(. Oui, en signe de rupture, le Gabon s'est fait offrir ou s'est offert un beau dossier spécial de 10 pages + la Une dans... Jeune Afrique. Ce qui prouve qu'Ali le jeune n'est ni plus lucide ni mieux conseillé qu'Omar le vieux.)

. Il paraît que la masse salariale de la fonction publique est à dégraisser, au Gabon comme en France… pourtant je croyais qu’en France on n’avait pas de pétrole mais des idées… oui, en principe, ce sont les pays pétrolifères qui souffrent du syndrome dit hollandais… entretenir, en qualité de fonctionnaires, des gens dans des emplois improductifs, pour redistribuer, plus ou moins et vite fait, une manne pétrolière par ailleurs détournée en amont par les multinationales étrangères et, à un degré vraiment moindre, par les dirigeants africains…

. « Ali fait bouger les lignes et casse les codes jusqu’ici en vigueur… », note un rénovateur du présidentiel Parti démocratique gabonais… Quand je vous dis qu’il y a des similitudes entre les Mollahs Nicolas et Ali : ils ont en tout cas les mêmes Frédéric Lefebvre en guise de griots.

. Novlangue journalistique (toujours dans le même dossier consacré aux 12 Travaux d’Ali Bongo) : « Les premiers pas de TsunAli semblent aller dans le sens souhaité par des Gabonais au départ réticents à toute succession dynastique. » Prendrait-on, chez Jeune Afrique, ouvertement les Gabonais pour des enfants, des attardés mentaux ou carrément des cons ? Les Gabonais savaient mieux que quiconque qu’ils n’échapperaient pas à cette fameuse succession dynastique… même le dernier des illettrés pécores gaboniais savait qu’avec autant de candidats et la salade proportionnelle, le pouvoir ne pouvait pas échapper à Ali… 

. Marwane Ben Yahmed, quelques pages plus haut, parle de la nécessité de dégraisser l’allègre mamouth budgétaire qu’est la fonction publique gabonaise… et là, page 30, on rapporte les propos d’opposants dénonçant une chasse aux sorcières au seins de l’administration… il faut savoir, messieurs de Jeune Afrique… on n’est pas dans Télérama… on ne parle pas d’un film… y’a pas d’un côté les arguments pour et de l’autre les arguments contre le film, avec charge pour le lecteur de se faire son opinion… 

. Toujours page 30 : pour la 800ème fois au moins il est annoncé que le litige entre le Gabon et la voisine Guinée Équatoriale, au sujet de l’île de Mbanié va « incessamment » être réglé. Quelle rupture avec les habitudes, mazette…

. Est-ce qu’on pourrait en savoir plus sur André Giacomoni, « homme d’affaires corse proche d’Ali », nous dit JA ? Parce que le frère d’Ali, Christian, a cédé devant ce Giacomoni, pour le contrôle de la Gabon airlines

. Pierre Mamboundou, à plus de 60 printemps, a été dans le tiercé de tête, à la présidentielle. Pour prouver que le quasi parti unique qu’est le PDG voit son aura faiblir de manière alarmante, et donc, par antiphrase, rassurante pour la démocratie, il est ici précisé que entre la dernière présidentielle du Mollah Omar en 2005 et la première du Mollah Ali en 2009, le score de Mamboundou a favorablement évolué de 13,6 à 25% des suffrages… s’il vit jusqu’à 150 ans, Mamboundou a une petite chance de gagner démocratiquement…

 

Texte - Grégory Protche

 

PS : extrait des Questions du Gri-Gri International diffusées les 18-19 et 20 novembre derniers sur Tropiques FM (92.6 & www.tropiquesfm.com)


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