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Le Gri-Gri International           Satirique africain francophone

Né au Gabon en 2001

Obama/Bongo - La petite porte pour entrer + 1 humiliation + la petite porte pour sortir = 2 photos ! (3)

Publié le 5 Juillet 2011 par J.O. dr www.legrigriinternational.com in Gabon 2011

1 Bongo Obama www.legrigriinternational.com 

Deux photos ! Deux malheureux clichés : voilà tout ce que Barack Obama a bien voulu concéder à Ali le Mollah’Son, ce « honteux dictateur africain qui a impitoyablement pillé des milliards de dollars dans son pays. » Pourtant, le « très controversé visiteur » Ali n’a pas ménagé sa peine pour avoir les honneurs de la Maison Blanche, et nul doute qu’à la veille du rendez-vous de sa vie, bébé Bongo a passé une nuit très courte, voire agitée.
Et comme il devait absolument soigner sa mise, pour se montrer digne de son idole, le choix de la tenue et l’application du gel sur ce qui lui reste de cheveux ont dû constituer pour lui une source de tourments supplémentaires. Mais rendons justice au Mollah’Son, qui a superbement tenu son rang : sur les images on a pu constater qu’il était, comme à son habitude, pataud et grotesque, l’air totalement ébaubi.

2 Bongo Obama www.legrigriinternational.com
Après avoir congédié le photographe et expédié rapidement les civilités, Barack Obama est entré dans le vif du sujet. Et là, le Mollah’Son a passé un sale quart d’heure. Sans prendre de gants, et en termes bien choisis, le locataire de la Maison Blanche a rappelé à Ali Bongo ce que la terre entière sait depuis la diffusion du documentaire de Patrick Benquet sur France 2 : l’élection présidentielle de 2009 a été remportée par André Mba Obame. Et comme Ali a la réputation de se montrer particulièrement rétif à l’Etat de droit et aux respects des droits humains, Obama lui a indiqué que sans une inflexion positive de sa part sur ces deux points, il pourrait connaitre le sort de Ben Ali et de Moubarak. Aïe ! Selon un membre de la délégation gabonaise à Washington, le Mollah’Son n’en menait pas large. La crinière en berne, il semblait complètement sonné. Car, au-delà du prestige escompté et de l’aspect bassement people, le « putschiste émergé » espérait sans doute utiliser sa rencontre avec le très populaire président américain pour effacer le déshonneur du coup d’Etat électoral qui l’a installé au pouvoir en 2009. Raté !
A la fin de l’entretien, Ali a été prié de prendre congé en empruntant – comme à son arrivée – une porte de service, une de celles que l’on réserve à un hôte honteux qu’on veut absolument cacher. Il y avait de quoi : ce 8/06, la presse anglo-américaine était particulièrement déchainée. Daniel Bates, par exemple, dans le Daily mail de Londres avait lancé le 1er Scud : « Le président américain aura aujourd'hui une réunion privée avec Ali Bongo du Gabon dans le convoité bureau ovale en dépit de son bilan effroyable. La famille Bongo gouverne ce pays pauvre d'Afrique d’une main de fer depuis presque cinq décennies et utilise ses richesses pétrolières pour financer un train de vie scandaleusement luxueux. Pendant ce temps, un tiers de la population au Gabon vit avec moins de 2 dollars par jour, et beaucoup meurent de faim chaque année ou sont contraints de fouiller dans les poubelles pour trouver de la nourriture. »
Depuis cette calamiteuse virée à la Maison Blanche – où, soit dit en passant, Sylvia Najima Valentin Bongo Ondimba a été complètement zappée par Michelle Obama – , le Mollah’Son affiche un inhabituel profil bas, lui qui d’ordinaire est si exubérant. Rentré au Gabon la queue basse, il a laissé le soin à ses griots et autres vuvuzélateurs forcenés d’entretenir le moral des troupes pédégistes à coup de manipulations médiatiques. Ce qui, en réalité, ne change rien à cette implacable vérité : « Ali Bongo doit dégager ! » Dans son intérêt et dans celui du peuple gabonais...

Photos - dr    Texte - J.O.