.Si l'on en croit Libération, et le journaliste Willy le Devin (sic), dans l'édition du samedi 3-dimanche 4 avril dernier, Saïd le vigile sans nom de famille a été "noyé par la violence et la haine"... Bigre. On s'attend à du skinhead, à cause du prénom "Saïd". Mais on comprend qu'il n'y a pas de racisme, puisque c'est la violence et la haine seulement qui ont noyé Saïd...
.Saïd était vigile à chien à Bobigny. Il a été "retrouvé mort dans le canal de l'Ourcq", nous révèle le chapeau de l'article. Puis qu'il "avait eu une altercation avec un client irascible (re sic) Quatre hommes ont été mis en examen". Donc, sont ni arabes ni noirs. Ce serait précisé. Des Chinois ?
."S'il ne semble pas que les tensions communautaires récurrentes dans le quartier soient directement à l'origine de l'attaque"... Comment le pourraient-elles, Willy, il n'a encore été question dans ton article d'aucune "communauté"... Plus loin, avec courage, s'abritant derrière les propos rapportés d'une passante, il évoquera la "forte communauté juive à Pantin" et des accrochages qui seraient "monnaie courante" avec "de jeunes Maghrébins"...
.La passante dit aussi : "Il y a régulièrement des heurts entre populations dans les quartiers jouxtant la modeste zone commerciale". Elles parlent comme écrivent les journaliste de Libé, les passantes de Bobigny.
.Les quatre mis en examen, d'habitude, on a au minimum des prénoms... Nordine K., Rabah M... Aurait-on peur, pour une fois, des associations d'idées déplaisantes ? Dès lors, ne serait-ce pas de "l'antisémitisme par amalgame", comme disait la moitié de Carla ? Redouterait-on les effets dévastateurs de prénoms stigmatisants...
.Les faits. Saïd a refusé l'entrée de son magasin de bricolage à un jeune homme de 25 ans, qui gueule, s'en va, revient, torse nu, avec un cric (autant dire un drapeau blanc) et assure la cantonnade qu'"on" va revenir tout casser. Cinq minutes passent. Arrivent le frère et les cousins du client. Comme Saïd s'est "réfugié" à l'intérieur du magasin, les arrivants s'en prennent à son chien, imprudemment laissé dehors. À coups de pierre. "Après un nouvel échange de coups, Saïd s'enfuit sur le chemin de halage..." Un échange entre 1 homme et 4 individus, est-ce encore un "échange" ? Imaginez que 4 Arabes ou 4 Noirs aient "échangé des coups" avec un Juif...
."Le système de vidéosurveillance du magasin n'étant pas branché (merde, c'est con, ça), et aucun témoin oculaire n'ayant affirmé, à ce jour, avoir assisté à la scène, les circonstances dans lesquelles Saïd s'est retrouvé dans le canal de l'Ourcq sont totalement inconnues", dixit la procureure. Les quatre étaient connus de la police... des récidivistes bénéficiant du laxisme de Sarkozy et Hortefeux...
.Ultime chef d'oeuvre de chiennerie journalistique : "des rumeurs ont couru faisant état de propos antisémites tenus par Saïd à l'encontre du client." Ah... Enfin ! On s'inquiétait : 4 délinquants, apparemment juifs qui ratonnent un vigile maghrébin, caillassent son chien comme des petits Palestiniens... s'il n'y a pas un doigt d'antisémitisme, ça va être délicat. "Celui-ci (le client) mentionne dans sa déposition que le vigile lui aurait empêché l'entrée dans le magasin au motif qu'il était juif." Mais comme personne n'authentifie... l'antisémitisme, ça eût payé !
.La conclusion émane d'un collègue de Saïd, qui demeurera étonnamment anonyme : "Je peux vous assurer qu'il n'y a rien eu de raciste ni d'un côté ni de l'autre. C'est moche de salir sa mémoire ainsi." C'est vrai. Donc, pas d'antisémitisme = pas de racisme. Si Saïd a pas été antisémite, eux ont pas pu agir par racisme.
Texte - GP