En l'espace de deux jours, les Françafricains ont démontré ce dont ils sont capables. Le geôlier BENSOUDA après avoir échoué à un examen devant les juges de la CPI, examen qu'elle préparait depuis deux ans avec l'assistance de toutes les compétences et tous les moyens qu'elle voulait de l'ONUCI et de la force licorne. Ils ont trouvé une idée géniale: Elle a reçu des mains de ses examinateurs les épreuves et leurs corrections qu'elle est chargée de bosser pour se représenter dans 6 mois. Si elle a le même niveau que la très respectueuse Kandia Camara, il lui faudra certainement un peu plus de temps.
Du jamais vu dans un examen sérieux. Ayant reçu toute la dictée préparée par une résolution de l'ONU présentée par la France qui prétendait avoir vu Gbagbo tirer sur son propre peuple à l'arme lourde, cette même ONU qui certifiait Gbagbo perdant des élections de 2010 sous la houlette de l’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire, risque d'être le bouffon de service. La fausseté des bases de la résolution qui a permis au chef suprême des armées françafricaines de détruire tout un pays, de fermer les banques et les hôpitaux pour tuer les civils ivoiriens, risque de jeter un doute sérieux sur la certification des élections et l'impartialité de l’ONU dans la crise ivoirienne. Ce que les ivoiriens savaient déjà a des chances d'être su par le monde entier.
Sachant par avance la position des différents juges, ils ont décidé de couvrir leur forfaiture par une pièce de théâtre les jours des séances de la CPI en donnant un prix de paix à leur chef suprême des armées qui cherche la guerre sur tous les continents pour relever sa côte de popularité même au prix d'une guerre contre sa propre guerre sur le dos des contribuables français sans mandat de l’ONU. La chute de Kadhafi a créé une déflagration qui n'arrête pas de secouer l'Afrique. Ils n'ont jamais évalué le caractère dangereux de leurs actes.
Le prix de la recherche de la paix devient ainsi le prix de recherche de la guerre dans les mains d'une Françafrique à l'agonie. Certains Présidents, présents à la cérémonie, étaient sûrement venus pour recevoir l'onction du Chef suprême afin de tordre le coup à la constitution de leur pays pour se présenter pour un énième mandat présidentiel. Évidement, leur peuple et l'opposition pourront toujours manifester mais leur avis ne compte pas. Car ces Présidents sont venus demander et ont obtenu l'avis favorable du Grand chef. Attendons de voir d'ici quelques mois au Burkina Faso et au Tchad si la constitution n'est pas violée.
Chers Africains dignes, les raisons juridiques de la prise d’otage de GBAGBO n’existent plus. Cette situation ouvre une page blanche sur l’avenir de l’Afrique et un nouvel ordre mondial qui consacrera la souveraineté du continent. Si nous, nos chefs d’État dignes et tous les combattants d’un nouvel ordre mondial n’écrivons rien sur cette page par des paroles et des actes, elle sera remplie par les pièces de théâtre dont l’acte 1 nous est offert à travers ce prix. Par le passé, les crises de l’impérialisme se résolvaient par des conquêtes coloniales. N’ayant plus de continent à coloniser pour sortir de cette crise, il lui reste une seule solution : la recolonisation sous le masque de l'ONU et de CPI.
Photo (l'Égérie Shanel Da Silva) - Raphael Dieye
Texte - Ahoua Don Mello
Docteur Ingénieur de Ponts et Chaussées
Ancien Ministre en exil