Geronimo Pratt le Parrain Tupac Shakur le filleul
Un fan sérieux de Tupac Shakur a, au moins une fois, lu le nom de Geronimo Pratt, dans la foisonnante collection d'articles et livres écrits sur sa vie, ses vices et ses oeuvres. Geronimo Pratt était son "parrain" (sans qu'on sache trop ce que cela peut bien signifier, tant le christianisme semble anecdotique pour des activistes de gauche afro-centrés dans l'Amérique de années 70). Un de ses beaux pères ou un "brotha" sérieux pour la si peu sérieuse mère de Tupac, la redoutable et redoutée Afeni (via elle le rappeur a plus produit de disques mort que vivant) ? Ancien Black Panther Elmer "Geronimo" Pratt restera aussi en sa qualité de victime d'une injustice effrayante : 27 ans de prison pour un crime qu'il n'avait pas commis, en 1968, sur un court de tennis de Santa Monica et sur la personne de Caroline Olsen. Le mari de la victime avait initialement identifié un autre homme... mais les enquêteurs avaient "caché" ce fait pourtant majeur... Jusqu'à ce qu'en 1997, un juge ne "corrige" l'injustice. Pour Pratt, comme pour ceux qui l'ont connu et côtoyé alors, il ne pouvait s'agir que d'une façon de soustraire aux activités et actions politiques liées à la lutte pour les droits civiques, tant son charisme et son rayonnement en faisaient un homme "dangereux". Ce parrain de rappeur et activiste politique emprisonné à prénom de chef indien mythique est mort il y a quelques jours dans un petit village de Tanzanie, où il vivait désormais, "sans amertume", avec sa femme et un enfant. Il avait 63 ans. Des 27 qu'il avait injustement passés embastillé, 8 le furent dans le confinement absolu de l'isolement total. Il dira que durant cette période la spiritualité et la musique seules surent l'aider. "My mantra was the blues. It would go through my head when I was going through my meditations".
Photos - dr Texte - S.T.