L'information a été confirmée par la famille proche. Simon Pierre Ehivet, frère de Simone Ehivet Gbagbo, a été enlevé à son domicile hier par des hommes en civil, et se trouve actuellement à la Direction de la surveillance du territoire (DST) à Abidjan. D'ores et déjà, le prétexte est trouvé : les récentes attaques d'hommes armés à Bonoua, qui datent tout de même de plusieurs semaines.
Il faut noter que l'arrestation de Simon Pierre Ehivet est survenue au lendemain de la publication, par le quotidien Libération - sous la plume de Maria Malagardis, en photo - d'un article [Côte d'Ivoire : dans le fief de Simone Gbagbo] où il est nommément cité. La journaliste y écrit :
"On pourrait croire qu’elle a sombré dans l’oubli. Mais à Moossou, le souvenir de la «première dame» hante encore les esprits. «Elle reste populaire. Pourtant, on ne peut pas le dire publiquement. Nous vivons des temps incertains», confie un homme de haute stature dans le petit bar de la bourgade. Il est accompagné de sa femme qui gardera longtemps le visage fermé. Elle était la gouvernante de Simone Gbagbo. L’homme qu’elle a épousé frappe d’emblée par une ressemblance physique troublante. Même silhouette, même visage : c’est Simon-Pierre, le frère cadet de Simone Gbagbo. Autour d’eux, les autres inconnus finissent par s’identifier à leur tour : il y a Paul, un autre frère de Simone, et aussi une sœur, et encore un ou deux neveux."
La journaliste a-t-elle exposé son interlocuteur en divulguant son nom dans un article publié au sujet d'un pays qu'elle sait être un pays où la torture et les arrestations arbitraires sont légion ? En tout cas, il faut noter qu'elle a pris le soin de masquer l'identité d'un autre de ses interlocuteurs, qu'elle a caché sous le prénom de "Gaspard".
Libération écrira-t-il un article pour dénoncer l'incarcération d'un de ses interlocuteurs et en général le climat de terreur qui règne sur la Côte d'Ivoire ? On peut toujours rêver.
Photo - dr Texte - Théophile Kouamouo
PS : la titraille est de la rédaction