Gars du moment - Patrick Lozès, dit l'Innocent

Patrick Lozès est innocent. C'est ce que rappelle, à l'intention de ceux qui voudraient salir l'ancien dirigeant du Cran (Conseil représentatif des âmes noires, ou quelque chose comme ça...), son nouveau leader Louis-Georges Tin. Tin, il est vrai, dit d'abord aussi que son Cran à lui n'a rien à voir avec la candidature humoristique de Patrick Lozès à la prochaine présidentielle française. Tin veut pas qu'on pense que Lozès est le candidat du Cran. Pas seulement parce que, en ce moment, Lozès subit quelques turbulences médiatiques embarrassantes. Non. Pas seulement... Lozès. Rien que dire son nom amuse. Depuis le temps qu'on vous le dit que c'est un "innocent", un pas malin, un pas fute-fute, comme disait ma mère.

Il y a cru... Ndeye san. Yako. Asia. 

Quand il avait lancé le Cran, il y a quelques années, tous les journaleux étaient venus. Des caméras et des micros partout. Y'en avait (presque) plus que d'associations associées au Cran (grand enjeu de polémique, le nombre réel d'assoces affiliées au Cran...). Lozès adorait ça. Ça l'irradiait. Le transportait. Il en oubliait de dire quoi que ce soit d'important tellement il jouissait et s'oublie en leurs présences. À l'époque du Cran, on avait tous compris le subit engouement des médias gaulois : il fallait trouver un substitut à Dieudonné, un genre de subbutex. Un autre supposé représentant des Noirs, plus bénin, qui irait se faire admirer sous les projos.

Cette année, il pensait surprendre comme un ailier de la Céleste, déborder l'actualité à la Garrincha et décocher un centre-tir fulgurant à la Nelinho. On l'imagine, bien repassé, bien mis, sans un pli, à part ceux de son intelligent sourire, se rendant à la séance photo pour sa campagne d'affichages et de réseautage sur le web. Sûr qu'il riait du bon tour qu'il s'apprêtait à nous jouer : sa fiole en gros plan, sur fond vert, annonçant, ô combien drôlement, qu'en 2012, il ne faudrait pas voter blanc... mais donc noir, en votant Lozès.

Communautaire mais pour rire seulement. Puisque depuis des annés il fait rire ceux qu'on accuse de l'être, communautaires... qui ne lui ont rien demandé.

Certains y crurent. Un collectif de juristes fut même constitué, à l'annonce de la naissance du Cran, en vue des inévitables questions juridiques et légales qu'une ambitieuse association allait devoir quotidiennement traiter. Les mobilisés déchantèrent vite. Leur liste dut se perdre, puisqu'on ne fit jamais appel à eux.

Patrick Lozès a annoncé il y a quelques semaines sa candidature d'Hervé Morin noir à la présidentielle. Les médias sont (re)venus à lui. Un peu. Il y a (re) cru. Beaucoup. Tout redémarrait. Les interviews et les plateaux. Il commençait même à essayer de rallier à sa cause du côté des Ivoiriens... il ne se rendait pas compte, le pauvre, qu'il faisait rire déjà tout le monde. Même les Ivoiriens. Après un tour de promo, hop, les premiers tacles. Une petite campagne de presse bien salissante. Vaseuse. Le passé associatif. Le présent communicant. Bienvenue en politique, innocent Patrick Lozès.

Photo - dr    Texte - G.P. 

PS : archives du Gri-Gri, une série de Questions qui furent diffusées jadis sur Tropiques FM...