Oyé-Mba envoie promener Ben Ali
Dans une stratégie politique à deux balles, le « distingué » président du PDG, Ben Ali Bongo, et son gouvernement illégitime soufflent le chaud et le froid dans le dessein de liquider leur meilleur ennemi, l’Union Nationale. Mais la farce est tellement grosse que cela prête à sourire. Détails d’un mauvais scénario :
Acte 1 : le 25/01, André Mba Obame, le Secrétaire exécutif de l’Union Nationale prête serment en qualité de Président élu de la République et forme son gouvernement. Quelques heures après, le gouvernement Bongo sort la grosse artillerie et décide, entre autres, de la dissolution de l’Union Nationale. Rien de moins !
Acte 2 : Flairant le piège et réalisant que les rodomontades de son gouvernement n’ont eu pour seul effet que d’achever de massacrer son image, aussi bien au Gabon qu’à l’extérieur, Ben Ali, dit "le Mollah'Son" tente de rattraper le coup. Ainsi, lui qui habituellement ne reçoit que sur ordre de son gourou béninois, Maixent Accrombessi, se plie en quatre pour distribuer des invitations à tout va. La société civile, les institutions de la République, le clergé, les partis politiques, les poules, les cabris, les chenilles de Lékoni, les carpes de l’Ogooué… En trois jours, Ben Ali a reçu plus de Gabonais qu’il n’en a vus dans toute sa vie.
Acte 3 : Parmi les invités, Jean Eyeghé-Ndong qui devait, comme ses collègues, anciens Premiers ministres, être reçu au palais présidentiel le 8/02. Mais comme tout le monde le sait – sauf, apparemment Ben Ali – le dernier Premier ministre d’Omar Bongo est actuellement au PNUD avec ses collègues du directoire de l’Union Nationale. Qu’à cela ne tienne, Eyeghé-Ndong, même s’il était libre, ne serait pas allé à cette mascarade.
Acte 4 : Deux jours plus tard, c’est au tour de Casimir Oyé-Mba de recevoir une jolie lettre (voir copie) dans laquelle l’ancien Premier ministre est invité, non pas, avec ses ex-collègues, mais avec les partis politiques, le 11/02. Et dans cette correspondance, le « président » Bongo demande à Oyé-Mba qui, soit dit en passant, est Vice-président et membre fondateur de l’Union Nationale officiellement dissoute, de se pointer avec cinq membres de son parti. En guise de réponse, Oyé-Mba envoie proprement promener Ben Ali (voir copie). Avec la manière, en plus !
Acte 5 : Ben Ali doit se contenter des faire-valoir qui se sont prêtés à son jeu, et il ne se gêne pas pour les exhiber dans les médias comme des trophées.
En attendant l’acte 6, qui décernera certainement l’Oscar de l’amateurisme et du ridicule à Ben Ali, il serait peut-être temps que la « communauté internationale » se penche enfin sur le cas de ce grand malade qu’est le Gabon.