Le Conseil d’Etat, un des acteurs du scénario écrit par Omar Bongo pour la pérennisation de son régime, vient de confirmer la dissolution de l’Union nationale. Et comme pour rechercher des sympathies à sa décision, Ali Bongo a dépêché ses griots sur la chaine nationale pour faire avaler sa décision au peuple gabonais.
Nous nous attendions à cette décision.
Saisir le conseil d’Etat s’inscrivait dans le respect des institutions constitutionnelles nationales par les dirigeants de l’Union nationale.
Pour autant, toutes les décisions rendues par les institutions gabonaises ne vont jusqu'à présent que dans le même sens comme la tour de pise. Elles prouvent à suffisance que le Gabon traverse une sérieuse crise de démocratie.
Mais cette décision, loin de nous décourager, a pour effet de durcir notre position, de renforcer notre détermination, et de nous appeler à inventer des nouvelles stratégies pour mener un combat sans merci contre Ali Bongo, son régime, et ses courtisans.
Car une chose est sure, la dictature d’Ali Bongo tombera comme sont tombées celles des autres dictateurs et sanguinaires comme Idi Amin Dada, Mobutu, Hissène Habré, Ceaucescu, etc.
La preuve est donnée lorsqu’on revisite un peu l’histoire politique du Gabon des années Bongo. On constate que le régime de ce dernier a été marqué par l’alternance d’accalmies et de crises dès la naissance en 1981 dans le paysage politique gabonais du Mouvement de Redressement National (MORENA).
Alors ! Ali Bongo a-t-il la mémoire courte ? A-t-il oublié que malgré la condamnation des fondateurs du MORENA à des lourdes peines, et l’interdiction de leur parti, son père a fini par engager des négociations avec les opposants gabonais en exil en France ?
Aurait-il oublié la colère des populations gabonaises lors de l’assassinat de Joseph Redjambé, et les représailles qui ont suivi ce décès et qui ont provoqué l’incendie des biens de sa mère adoptive ? Enfin, Ali n'a-t-il pas en mémoire les évènements funestes de février 1994, après le coup d’Etat électoral de son père validé par sa maîtresse Mborantsouo, qui ont conduit aux accords de Paris.
Ali Bongo peut jouer au dur, il a sans doute de son côté les forces de sécurité et de défense pour le moment, il contrôle pour l’instant l’administration, et il a la main mise sur les ressources du Gabon pour nous combattre. Ses stratèges peuvent même conclure que les faiblesses de l’Union nationale sont plus nombreuses que ses forces. Soit !
Cependant, la motivation, la détermination et la foi des membres de l’Union nationale pour lutter contre lui sont sans commune mesure et se renforcent. Notre haine, notre désaffection contre ce qu’Ali est, et ce qu’il représente sont sans pareil. Tous nos actes ont jusqu’à présent été politiques et républicains au regard des enjeux de l’heure pour la construction du Gabon.
Le régime d’Ali, en refusant d’écouter ses opposants, ne nous laisse pas d’autres choix que celui de la guérilla pour la libération du Gabon. Nous refusons de nous soumettre à une loi et à des décisions injustes, car nous le savons avec certitude, la justice est de notre côté et nous sortirons vainqueurs de cette guerre. C'est convaincu que l'Union Nationale, à l'exemple de l'ANC de Nelson Mandela qui a attendu plus de 27 ans avant d'abattre l'apartheid, est l'opposition même, qu'elle va officialiser ses structures à l'extérieur tel que prévu par ses statuts.
L'UN vit désormais en exil, c'est un message clair à tous les vrais gabonais, partis politiques et société civile compris, que désormais, l'occupation du Gabon par des étrangers est devenue effective. Ali Odjuku Bongo, un gabonais d'adoption, viole les droits du peuple gabonais, l'insurrection reste alors, pour ce peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs.
Il ne reste plus aux amis du Gabon et à la Communauté internationale qu'à apprécier les dégats.
Texte - Petit-Lambert Ovono Photo - dr