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Le Gri-Gri International

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Expo / Pour sa première exposition personnelle à la Galerie Eric Dupont, Fouad Bouchoucha interroge ses possibles à travers des œuvres mettant l’expérience du sensible à l’épreuve...

Publié par Gri-Gri International, Expo, Paris, Ma solange oussou, Lahcen Fikri, Galerie Goutte de Terre, New York, Arts,Galerie Eric Dupont ,FOUAD BOUCHOU, Europe sur 15 Décembre 2012, 11:20am

Catégories : #Les carnets de l'Ambassadrice

Galerie-Dupont.jpgExposition du 15 Décembre 2012 - 15 Janvier 2013 avec FOUAD BOUCHOU
La perception – mentale, visuelle, physique ou auditive – est au cœur du travail de l’artiste, comme l’élément primordial d’un être ici et maintenant, à soi-même et au monde, et en cela l’objet des projections vertigineuses comme de totales frustrations.
Tenter de formuler l’absence. Se représenter l’aigüe. Eprouver le plein par le vide. Dépasser les limites de chaque possibilité, et mettre en forme l’intangible. Sculpter des potentiels, et donner corps – méthodiques - à l’irrationnel : penser le rien, pousser à bout, jusqu’à l’ineptie. Car si nous ne sommes rien, nous pouvons toujours tout.

Vanités ? Possible. Quand, dans Nature morte, un bouquet de fleurs nous renvoie à l’idée que le réel n’est jamais vrai. Quand – à l’instar de La forme des possibles – la page blanche convoque des facultés « démiurges » au sein d’une matrice supposée originelle. Quand la prouesse d’un Roni Colman, champion n’en étant pas moins homme flirte avec la fiction, ou quand le son des revolvers chargés de Handling touche aux incohérences glissées dans nos velléités de conquêtes encore inassouvies. Au coin d’un mur s’érige alors 20 Mille Hertz, sorte d’allégorie des limites de l’entendement.

Les dispositifs de Fouad Bouchoucha se formulent ainsi par le recours à des formes induites par leur propre dessein : les gestes, outils et matériaux utilisés sont ceux convoqués par leur nature même, venant à la fois évoquer ou contredire le but visé. Logiques poussées jusqu’à l’intrigue : ce qui nous prédomine n’existe pas.
Car paradoxalement, l’image, le son, comme l’objet ou le corps sont ici absents, prétextes à la création d’une texture charnelle d’idées s’échafaudant en terrain glissant. Sorte d’autopsie de ce que l’on peut être amené à percevoir et concevoir d’immatériel – et dont l’artiste nous expose là les procédés de fabrique, ou les mécanismes fantasmés.

Diktats, toute puissance, cultes de la performance et anomalies infiltrées, l’artiste pénètre les rouages de construction d’imaginaires collectifs et de réalités confondues, au point où « le visible et le sensible s’y enroulent sur eux-mêmes. »
Déjà à leur époque, Malevitch rendait une icône au suprématisme par un carré blanc, Kandisky s’adonnait aux traductions de phénomènes impalpables par lignes et par couleurs, De Maria inscrivait l’idée de force et d’énergie sur une barre d’acier.

Là, c’est autant de résolutions opérées sur des états de faits, des régimes de représentations et de tentatives d’armement ouvrant des possibles en attendant la fin : chorégraphier la génération d’une lumière blanche parée aux faux reflets, radiographier à la main les nouvelles chartes souveraines régissant la construction de mondes « ex nihilo », orchestrer l’événement qui témoignera de pouvoirs trop humains encore insoupçonnés, et démanteler les mythes… pour de nouveaux westerns.

Leïla Quillacq, Novembre 2012.


Avec le soutien du Centre national des arts plastiques (aide à la première exposition), ministère de la Culture et de la Communication


FOUAD BOUCHOUCHA

December 15th 2012 - January 15th 2013

For his first solo exhibition at Galerie Eric Dupont, Fouad Bouchoucha questions the Possibles of life through art, and tests these sensitive experiences.
The perception – mental, visual, physical or auditory – is at the heart of his work, and he uses the paramount element of a being, the idea of the here and now, the relationship to oneself and to the world. It is about becoming the object of vertiginous projections and accepting emotions such as complete and helpless frustration.

Try to formulate absence. Try to represent the acute. Try to feel full by emptiness. Try to exceed the limits of every possibility and to shape the intangible. Try to sculpt the potential, and methodically give reality to the irrational. Try to think of nothing, and to push your mind to its limit until there is only nonsense - because if we are nothing, we can always do everything.

Vanity? Perhaps. The piece Still Life, shows a bouquet of flowers which reminds us that the idea of reality can never be proven. In La Forme des Possibles, the white page convenes “demiurge”, which gives us the ability to see within an original matrix. In the prowess of Roni Colman, a champion but still a mere man, he subject flirts with fiction, and the sound of the loaded guns in Handing touches the inconsistency of our attempts at brave conquests yet to be completed. The 20,000 Hertz are a sort of allegory to the limits of true understanding.

The devices of Fouad Bouchoucha are formulated by the solution that induces forms by their own purpose: gestures, tools and materials that are used in his works are convened by their own nature, evoking or contradicting the original goal of the idea. Logic is pushed until the intrigue is too much: can what predominates us really not exist? Paradoxically, the image or the sound, like an object or the body, are totally absent. It is an excuse for the creation of a carnal texture, for the birth of new flaring ideas from a slippery ground. It is a sort of autopsy of how we may be influenced to perceive and conceive material – and how the artist exhibits the process, and the fantasy of mechanisms.

Diktat, all-powerful, a leader of a cult of performance and infiltrator of anomalies - this artist penetrates the cogs of construction of fictional collectives and confounded realities, to the point where “the visible and the sensitive round themselves”.
Malevitch was made an icon with a white square; Kandisky was devoted to translations of intangible phenomenons by lines and colours; De Maria invented the idea of strength and energy on an iron bar.

Here, resolutions are found and operated based on facts; schemes of representation and attempts of protection open limitless possibilities. To choreograph the generation of a white light, countered by fake reflections, new sovereign charters governing the construction of worlds « ex nihilo » are scanned. The way the event is orchestrated will testify if human powers are still unsuspected, and so will dismantle the old myths and legends, making space for the new Westerns.

Leïla Quillacq, November 2012.

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