Selon l'infiniment nuisible AFP, "Le président du Sénégal Abdoulaye Wade estime que la chute du chef de l'Etat sortant de Côte d'Ivoire Laurent Gbagbo est "une très bonne chose" pour l'Afrique et pour les prochaines élections sur le continent". L'incapable de fournir ne serait-ce que du courant à son peuple (mais très capable de népotisme, de captation de droits d'auteur sur une statue gigantesquement ridicule et de violences sur les opposants) en rajoute : "À l'avenir, aucun chef d'Etat africain ne pourra plus s'aviser de refuser le verdict des urnes. Si l'on avait accepté le maintien de Laurent Gbagbo au pouvoir, ce n'était plus la peine d'organiser des élections en Afrique." Et les présidents qui sucrent les fraises, délirent plusieurs heures par jour et font bailler par leurs "cours" d'histoire jusqu'aux mouches tsé-tsé, à l'avenir, que faudra-t-il en faire ?
"Il fallait aller vite", dit le père de Karim le siphonneur de sommets de la Conférence islamique (4,5 milliards de CFA envolés...) en réponse à une question sur le recours aux forces françaises (comme c'est gentiment dit, madame AFP). "Si on ne l'avait pas fait, il y aurait eu beaucoup plus de dégâts et de morts. A la fin, la situation dégénérait. Les milices de Gbagbo s'attaquaient
à tous les Ouest-Africains. Certains ont été brûlés vifs, dont des Sénégalais." Étonnant, le ravagé par les mythes Gorgui, n'a pas entendu parler des Ivoiriens tués, aussi, forcément par des soldats sénégalais ecomogués... ou des mercenaires de la teranga oeuvrant pour le compte des rebelles de Ouattara.
Sûrement est venu le moment de rappeler que Abdoulaye Wade, si moqué et méprisé par le Quai d'Orsay (remember la libération de "l'espionne" française en Iran), est parvenu, lui, au pouvoir, comme Laurent Gbagbo, en 2000. Que contrairement à ce que lui et son challenger d'alors Abdou "2 mètres de whisky" Diouf racontent aujourd'hui pour enfoncer le Boulanger, tout dans leur passation de pouvoir ne s'était pas si bien passé que ça... dès 20h, le soir du second tour, des soldats avaient ceinturé la présidence. Dans certains quartiers, les pneus commençaient de s'empiler, les groupes de jeunes de se défier. Abdou la prenait pas bien du tout la défaite ! Toute la nuit, au téléphone, Grand Blanc Chirac allait peu à peu le convaincre... Il ne s'était plié qu'au petit matin. L'armée ne l'aurait pas suivi. Pour fêter ça, Gorgui n'avait rien trouvé de mieux que de réserver son premier déplacement d'élu au grand marabout mouride, dès le lendemain. Devant qui il aurait juré être un "talibé" avant d'être président. Rompant ainsi d'emblée le pacte républicain sénégalais. Si le burkinabé Compaoré, la semaine précédant l'élection ivoirienne, s'est fait chiraquiennement rééllire à plus de 80%, Wade, l'an dernier, est passé lui au premier tour... Sans mésestimer les faiblesses conjuguées des oppositions burkinabées et sénégalaises, ça renseigne sur le démocratisme de ces deux vétérans soldats français.
Ultime cerise mensongère sucrée par Wade : "Nous avons demandé le soutien de la France pour détruire les canons, tout en demandant à être informés de son action. Mais ce ne sont pas les Français qui ont arrêté Gbagbo, ce sont les Forces républicaines de Côte d'Ivoire d'Alassane Ouattara". Wade était une unité de mesure françafricaine. Il devient aujourd'hui enfin le digne successeur de celui que Sékou Touré appelait "le garde-suisse de l'impérialisme français", Senghor. Aux funérailles duquel la France se garda bien d'envoyer le moindre ministre... ça eût payé de collaborer.
Dessin - Fabien Hulot Texte - Louis Fall