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Le Gri-Gri International

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En Bongolie, pour avoir un état-civil, faut s'enrôler sur les listes électorales !

Publié par J.O. dr www.legrigriinternational.com sur 1 Septembre 2013, 19:00pm

Catégories : #Gabon 2011

Ali Bongo le Mollah'Son nov 2010 maçonnerie www.legrigriinternational.com

Enrôlement biométrique : entre chantage et intox
« Tous les mêmes ! Tous pourris ! » Elle est violente, réductrice et simplificatrice. Sans doute. Mais cette invective balancée à l’envi par « le bon peuple » aux acteurs politiques est, bien souvent, alimentée par les intéressés eux-mêmes. Et ce n’est  pas la dernière volte-face de l'Union des Forces pour l'Alternance (UFA) qui va améliorer l’image détestable de notre crasse – pardon, classe ! –   politique. En effet, le mercredi 21 août 2013, le président de ce conglomérat d’anciens ayatollahs du bongoïsme a fait une déclaration pour le moins curieuse, et dans laquelle il demande aux Gabonais d’aller « dans chaque quartier, village et maison pour inciter les uns et les autres à l’enrôlement. » Cette prise de position tranche avec celle de la semaine précédente où l'UFA appelait à l'arrêt des inscriptions en cours, parce qu'« entachées d'irrégularités et très mal organisées ».
Mieux, au terme d'une tournée dans les provinces de l'Estuaire, du Haut-Ogooué, du Moyen-Ogooué, de la Ngounié et du Woleu-Ntem, Jules Aristide Bourdès-Ogouliguendé, le président en exercice de l'UFA avait notamment déclaré : « Il apparaît clairement à la lumière des rapports établis, le constat accablant de carences dans les opérations d'enrôlement susceptibles de remettre en cause la loyauté et la sincérité du système ». A l'appui de ce propos, M. Bourdès-Ogouliguendé a, entre autre, dénoncé :
- l'enrôlement sans pièce légalisée ou sans acte d'état-civil ;
- le transport de nombreux citoyens entre Libreville et l'intérieur du pays pour un enrôlement non conforme aux dispositions de l'article 38 du code électoral ;
- les failles du le système permettant des inscriptions multiples, donc la possibilité de votes multiples.
En rapport avec toutes ces carences, c'est en toute logique que dans son communiqué, l'UFA a relevé que « les vieilles habitudes ont la peau dure et la fraude plus qu'une culture au PDG est devenue une "Institution" ».
Curieusement, malgré toutes ces récriminations graves et légitimes, l'UFA demande quand-même aux populations de se faire enrôler pour participer aux élections. Bien plus sidérant : en parfaite communion avec le pouvoir, voilà des responsables politiques qui, officiellement, se battent pour l'alternance et le changement, se retrouvent à entretenir volontairement l'amalgame entre le droit à un état-civil et l'enrôlement pour les élections. Et pourtant, toute personne informée sait que c’est dans le secret du cabinet du ministre de l'Intérieur que ce chantage qui ne dit pas son nom a savamment été concocté dans le but de semer le trouble dans l’esprit des citoyens. Que faut-il alors penser de la complicité des leaders de l’UFA dans cette opération calamiteuse ? Ils ne peuvent pas dire qu’ils ne savent pas que l'état-civil (l’acte de naissance, le jugement supplétif et tout ce qui va avec) est un droit pour le citoyen et une obligation pour les pouvoirs publics envers ce dernier.
Si l’on s’en tient à la logique perverse de Jean-François Ndongou et ses « camarades » de l’UFA, on peut déduire que chaque Gabonais devra désormais attendre sa majorité, c’est-à-dire l'âge de voter, pour avoir droit à un état-civil en bonne et due forme. A condition, bien sûr, qu’il se soit fait enrôler. Est-ce à dire qu’après les élections, ceux des Gabonais qui ne se seraient pas enrôlés perdront le droit d'avoir une pièce d’identité ? Et M. Ndongou peut-il nous expliquer comment ce document  qui doit se trouver en amont du processus d'enrôlement, se retrouve-t-il à la remorque de celui-ci ? Voila donc un chantage  et une manipulation ignobles que des acteurs politiques, en panne d’arguments, exercent sur leurs compatriotes.
Mais les Gabonais ne sont pas dupes. Dans leur immense majorité, ils savent que s'inscrire sur une liste électorale est simplement un devoir citoyen, et que celui-ci n’a de sens que dans le cadre d'un Etat respectueux de valeurs et principes républicains.
N’en déplaise à ces "responsables" de l’opposition qui font le jeu du PDG et dont la dernière sortie peut se lire ainsi : « Voilà, trois piliers importants du pont de Kango sont cassés, il y a de grandes chances qu'il s'écroule si la circulation est maintenue, mais n'attendons pas de le réparer, venez nombreux pour l'emprunter malgré les risques de tomber dans un fleuve plein de serpents et de crocodiles. » En d’autres termes, les dirigeants de l’UFA savent pertinemment que par le biais du système électoral actuel, aucune alternance démocratique n’est possible au Gabon, mais cela ne les empêche pas, pour autant, d’inviter les citoyens à participer à cette énième mascarade. Dans l’intérêt de qui ?

Photo - dr    Texte - J.O.

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